Bioinspira réalise des capteurs permettant de détecter les fuites de gaz en amont afin d’éviter les répercussions humaines, environnementales et économiques.
Start-up fraichement issue de l’université de Berkeley, Bioinspira conçoit des gazoducs intelligents pour optimiser le système et limiter les risques sur les citoyens et l’environnement. Basée sur des capteurs qui détectent la présence de produits chimiques dans l’atmosphère, leur technologie permet de détecter les fuites de gaz éventuelles avant que celles-ci n’aient de funestes conséquences. « Nous nous efforçons de connecter les gazoducs à l’Internet des Objets. » affirme Ray Chiu, co-fondateur et CEO de Bioinspira. « Peu avant que nous fondions l’entreprise, une explosion au gaz a eu lieu dans mon pays natal, Taïwan. Quatre rues ont été détruites, 20 personnes tuées, 80 blessées, des voitures ont été projetées sur les toits des immeubles… ce genre de catastrophe se produit régulièrement dans le monde entier. Rien qu’aux États-Unis, il se produit chaque année une centaine d’accidents sur les gazoducs de distribution. » L’un des chevaux de bataille de Bioinspira est donc la sécurité : détecter toute fuite de gaz en amont, sauvant ainsi des vies et évitant de déployer des fonds importants pour la reconstruction.
Avec son produit, Bioinspira veut rendre la ville de demain plus sûre.
Un dispositif autonome et peu coûteux
Les capteurs développés par l’entreprise ont pour particularité d’être peu coûteux et autonomes, nécessitant un faible niveau de maintenance. Ils sont en outre capable de détecter automatiquement la présence de méthane dans l’atmosphère. « Nous obtenons ainsi une plus grande précision pour un coût beaucoup plus faible. » affirme Ray Chiu. Les capteurs peuvent ensuite transmettre l’information en temps réel. Un prototype est actuellement en cours d’élaboration, et l’entrepreneur espère le mettre à l’épreuve début 2016. Pour l’heure, la start-up discute déjà avec certains grands groupes, comme Siemens. Elle envisage de réaliser ses premiers tests à Berkeley, avant de s’étendre progressivement à d’autres villes californiennes.
Limite le réchauffement climatique
Les fuites de gaz ont aussi d’autres conséquences, moins spectaculaires mais tout aussi néfastes. Ainsi, chaque année, d’énormes quantités de gaz s’échappent en pure perte dans l’atmosphère, causant un manque à gagner important aux entreprises. « Le coût est répercuté sur le consommateur final. », affirme Ray Chiu, qui pense ainsi pouvoir alléger la facture de nombreux contribuables. Naturellement, les conséquences sont aussi désastreuses pour l’environnement. « Le coût environnemental des fuites de gaz est estimé à deux milliards de dollars, le méthane est une cause directe du réchauffement climatique, lui-même cause de la montée des eaux…. Tout cela est évitable avec la bonne solution. »