Puis il a le silence. Le silence. Celui qui t'échappe et que tu ne peux pas combattre. Tu as conscience qu'il va venir te ronger alors tu commences à ranger autour de toi, tu évites de faire traîner des jouets, des livres et même une assiette ou un bol. Tu effaces les traces d'un passage. Ce n'est pas pour oublier, c'est pour éviter que le silence ne soit trop fort une fois de plus. Avec le temps tu ne t'habitues pas à ce départ spontané, tu ne t'habitues pas à perdre ce rire et cette joie qui était si proche de toi. On ne s'habitue jamais. On compose et on anticipe tout simplement.
Quand elle part pour revenir très vite je range. Je n'oublie rien même les plus petits détails, pourtant je sais que quand je franchirais la porte juste après son départ un vent de solitude va venir souffler sur les murs. Je m'occupe, je bouge, je tente d'éviter de penser. Avec le temps ont fini par se connaître et on fait face à ce silence. J'ai décidé de ne jamais m'y faire, j'ai décidé de ne jamais dire que je m'habitue. Les papas, les mamans, solos ou pas on ne fait que composer, qu'anticiper. Rien de plus.
Et on est heureux. Et ce silence en question on l'emmerde.