Exit l'univers Marvel traditionnel et l'univers Ultimate. De la collision finale entre ces deux mondes (point d'orgue des fameuses incursions qui ont rythmé le quotidien des Avengers de Jonathan Hickman ces mois derniers) il ne reste qu'une nouvelle planète patchwork, composée de continents abritant les versions les plus inattendues et disparates de nos héros traditionnels. Ce monde c'est le Battleword, et il a une série propre lors de Secret Wars, dont le premier numéro est sorti. Au menu, deux récits différents, qui flirtent avec le bizarre et l'humour. Tout d'abord, nous retrouvons un Punisher qui parait possédé par le Docteur Strange (ici au service de Doom, comme le savent ceux qui suivent l'événement) mais qui est toujours animé par une certaine conviction et volonté de mener à bien ses missions suicides. Joshua Williamson et Mike Henderson parient sur l'action pour séduire le lecteur, avec notamment la présence des Infernal Four, version futuriste et distordue des Fantastic Four. Il semblerait que nous soyons en 2099 dans cette grosse dizaine de pages (les expressions typiques de l'époque comme what the shock le confirment) mais c'est pourtant Frank Castle qui appuie sur la gâchette. Nous en déduisons aussi qu'il existe une autre version de Strange (le Sorcerer Extreme) et pour être honnête, il n'est pas simple de s'y retrouver et de recoller les morceaux pour aboutir à un récit linéaire et logique. Le scénariste semble vouloir nous laisser dans le flou, en jugeant que les tenants et aboutissants ne sont pas toujours indispensables pour profiter de l'ensemble. Tout ceci se discute, et ne m'emballe qu'à moitié.
La seconde aventure met en scène une armée de Modok, dans un climat bien mois sérieux. C'est même un comic-book de caricature, ce qui correspond assez bien à ce qu'est ce personnage, qui pris au premier degré peine parfois à être crédible. Ici l'étrange créature en a assez d'être entourée par des incompétents, et se décide à faire appel à une main d'oeuvre qualifiée : les versions plus disparates de différents Modok du multivers. Mais il est bien difficile de faire cohabiter les opinions et les ambitions de ces répliques, et entre la vieille version classique, le Baby Modok, ou le Modok old school (XVIII° siècle au moins), sans compter le Modok futuriste et plein d'expérience, c'est vite la foire d'empoigne. Ed Brisson s'amuse à tourner en dérision cette armée de personnages disgracieux et imbus d'eux mêmes tandis que les dessins de Scott Hepburn font le job et servent l'ambiance du récit. Ceci reste bien sur anecdotique dans le cadre des Secret Wars et à placer au chapitre des distractions, mais ça pourra humblement vous faire sourire. Battleword #1 se contente de tourner en marge du grand récit et de jouer la carte sympathie, ce n'est donc pas une lecture indispensable, juste plaisante.
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