Migrants de la Chapelle : évacuation imminente !

Publié le 29 mai 2015 par Asse @ass69014555

Selon nos sources, l' évacuation du bidonville du Pont de la Chapelle serait prévue pour lundi prochain ou dans les jours qui suivent. Il serait questions d'héberger les exilés demandeurs d'asile et de placer les autres, temporairement (bien sûr), dans un gymnase. La situation des personnes est actuellement étudiée par France-Terre d'Asile et l' Ofpra présents dès hier matin à proximité du camp afin que l' Ofii, seul opérateur de l'État en charge de l'immigration légale, puisse statuer... Des travaux seraient immédiatement engagés sous le pont de la Chapelle...

Pour mémoire, voici ce que déclarait hier le préfet de police Bernard Boucaud à la presse et ce que nous en pensons...


Reprenons... Toujours pas de précisions sur l'épidémie ni de présence constatée d'équipes médicales sur place. D'ailleurs, les professionnels observés ce matin à proximité immédiate du camp à bord d'un camion au logo de la Mairie de Paris ne portaient pas de masques de protection... Étonnant en cas de risque d'épidémie, non ?

Quid des propositions d'hébergement individualisées ? On se souvient des dernières propositions du genre faites par le préfet : une dispersion des roms du camp des Coquetiers de Bobigny aux quatre coins de la France chez Adoma, partenaire de l'État, qui avait eu tellement de succès qu'ils sont tous revenus en région parisienne... On évoque un gymnase temporaire pour les autres ? Jusqu'à quand ? Dans quelles conditions ? Et... après ?

Rappelons que Manuel Valls a nettement refusé il y a quelques jours la répartition des migrants que cherche à imposer l'Europe et que rappelle France Terre d'Asile : " La Commission européenne persiste et signe : elle a présenté, mercredi 27 mai, son plan global sur l'immigration, en précisant les quotas de migrants à accueillir par pays. Malgré les réticences de certaines capitales et l'hostilité affichée d'autres, elle confirme sa volonté d'assurer une répartition de demandeurs d'asile qui séjournent actuellement en Italie et en Grèce. Elle ne parle toutefois plus de " quotas " par pays, mais d'une " clé " établie en tenant compte de divers critères qui ont fait l'objet d'une pondération : le nombre d'habitants, le produit intérieur, le taux de chômage, le nombre de demandes d'asile déjà reçues et le nombre de réfugiés déjà accueillis au titre de la protection internationale. (...) Cette disposition précise que, en cas de circonstances exceptionnelles comme un afflux soudain de migrants, une répartition peut être mise en œuvre au niveau de l'Union. C'est le nouveau pays d'accueil qui décidera, au final, de l'octroi, ou non, de l'asile. Il incombera, en revanche, à l'Italie et à la Grèce de relever les empreintes de tous les demandeurs : en principe obligatoire, cet enregistrement n'est pas toujours réalisé. A l'avenir, les pays concernés seront aidés par Europol et Frontex pour mener à bien cette tâche et évaluer rapidement le statut exact des personnes arrivées illégalement en Europe. "

France Terre d'Asile rappelle également les préconisations de l'Europe quant aux demandeurs d'Asile : " Le plan présenté mercredi comporte un autre volet " accueil " pour 20 000 réfugiés reconnus par les Nations unies, qui demandent pour eux une protection internationale. Ce projet de réinstallation (resettlement) concerne, cette fois, les Vingt-Huit. Même si, jusqu'ici, 15 Etats membres seulement ont accepté ce principe, dans des proportions très variables : la Suède a accueilli plus de 2 000 réfugiés en 2014, la Finlande, 1 100, et les Pays-Bas, 800 ; 450 ont été admis en France et 280 en Allemagne. On n'en compte, en revanche, aucun en Pologne, en Bulgarie ou en Slovénie.

Selon les calculs de la Commission, la France devrait accueillir 2 375 réfugiés reconnus par l'ONU en deux ans, l'Allemagne, 3 086, la Pologne, 962, le Royaume-Uni, 2 309, etc. Un budget de 50 millions d'euros est prévu pour ce projet. En tout, la France devrait donc s'engager à recevoir 9 127 migrants sur les 60 000 accueillis sur l'ensemble de l'Europe. La Commission prévoit que, pour chaque demandeur d'asile accepté dans un pays, celui-ci recevra 6 000 euros provenant du Fonds européen pour l'asile (AMIF). De quoi vaincre les réticences ? Ce n'est pas certain. Outre le Royaume-Uni et la Hongrie, qui ont immédiatement critiqué le projet de quotas présenté à la fin avril par Jean-Claude Juncker, les Etats baltes, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ont dit leur hostilité. Par la voix de Manuel Valls, puis de François Hollande, la France a également manifesté ses réticences, tout en prônant, de manière un peu confuse, une répartition " réfléchie, équitable, solidaire " à l'échelle européenne.

M. Juncker et son équipe affirment d'ailleurs agir dans le fil des récentes directives du Conseil européen qui, après les dernières tragédies au large des côtes libyennes, avait prôné plus de solidarité entre les Etats membres. La proposition de la Commission n'est toutefois pas assurée, à ce stade, de passer le cap de ce Conseil, où elle devra être adoptée à la majorité qualifiée, après consultation du Parlement. "

Le refus du 1er ministre et du ministre de l'intérieur repose essentiellement sur les " quotas " de demandeurs d'asile, un terme que Bruxelles refuse d'utiliser. Selon " Il s'agit en fait de mieux répartir l'accueil de ces migrants entre les vingt-huit pays membres. Et pour cela, Jean-Claude Juncker a proposé des objectifs chiffrés pour que chaque pays prenne en charge un certain nombre de demandeurs d'asile (principalement des Syriens ou encore des Erythréens). Selon une proposition de l'UE, la France devrait accueillir au moins 2.400 réfugiés en plus dans les deux prochaines années. Les détails d'un autre volet de l'accueil de demandeurs d'asile n'ont pas encore été dévoilés. Paris refuse " l'instauration de quotas de migrants ", mais se dit pour une " répartition équitable dans l'accueil ", selon les mots de Manuel Valls. "

Alors quid des demandeurs d'asile et des autres migrants du Pont de la Chapelle ? Il ne faut pas oublier que si on peut se réjouir des évaluations de leurs dossiers réalisées ces jours ci par France Terre d'Asile et l'Ofpra ce sera à l'Ofii, placé sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur, de décider de leur sort...A suivre...

L'OFII remplit 4 principales missions que l'Etat lui a déléguées :

  • La gestion des procédures régulières aux côtés ou pour le compte des préfectures et des postes diplomatiques et consulaires ;
  • L'accueil et l'intégration des immigrés autorisés à séjourner durablement en France et signataires à ce titre d'un contrat d'accueil et d'intégration avec l'Etat ;
  • L'accueil des demandeurs d'asile ;
  • L'aide au retour et à la réinsertion des étrangers dans leur pays d'origine.