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Huis-clos mortifère

Publié le 30 mars 2015 par Morduedetheatre @_MDT_

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Critique de Demain dès l’aube, de Pierre Notte, vu le 21 mars 2015 au Théâtre de Belleville
Avec Evelyne Istria et Chloé Olivères, dans une mise en scène de Noémie Rosenblatt

Pierre Notte est un auteur qui m’intrigue depuis quelques années maintenant. J’ai raté plusieurs de ses spectacles joués notamment au Rond-Point ces derniers temps. Cette fois-ci, pas question que je passe à nouveau à côté, d’autant plus qu’il s’agissant à nouveau d’une collaboration avec Chloé Olivères, actrice dont je suis le parcours. En route donc pour ma première avec Pierre Notte !

Elles ne sont que deux sur la petite scène du théâtre de Belleville. Deux actrices que trente ans séparent interprètent et donne vie aux liens qui peuvent exister entre une grand-mère et sa petite fille aujourd’hui. Espoir, amour, confusion, énervement, et réconciliation… Juste la vie, en somme. Mais Pierre Notte ajour un degré de plus à sa pièce : la mémoire joue un rôle primordial. Perte de mémoire ou schizophrénie, l’amour d’une petite fille pour sa grand-mère semble surpasser la mort, de sorte que même après la disparition de sa grand-mère, elle continue à lui parler.

Enfin, ça, c’est ce que j’ai cru comprendre… En effet, l’écriture de Pierre Notte est parfois trop évasive, trop « facile » jusqu’à faire penser à cette pièce de Zeller sur la maladie d’Alzheimer, dans laquelle l’argument de la perte de mémoire permettait à l’auteur une facilité d’écriture qui ne pouvait que décevoir. Là aussi, on a parfois l’impression de se perdre, dépassé par une oeuvre qui manque de points de repères. Là où on pensait tout saisir, un élément vient mettre en doute notre perception du texte, jusqu’à détruire totalement l’idée que l’on s’était faite de l’histoire. Finalement, en sortant de la salle, je me suis demandée ce que j’avais compris.

Et c’est dommage, car les deux actrices livrent une belle performance : quel plaisir de revoir Chloé Olivères, d’entendre sa voix aux échos déchirés, d’assister à son jeu empli de sensibilité. Et quelle partenaire ! Je découvrais Evelyne Istria, dont le sourire illumine la salle, dont la voix chante presque le texte, et c’était pour moi une très belle découverte. L’actrice incarne une grand-mère douce et aimante, un peu perchée sur les bords mais si attendrissante, même dans ses instants de collère. Leur duo fonctionne à merveille, et jusqu’aux temps de silence, où seuls les regards se parlent, l’émotion est au rendez-vous.

Un beau duo d’actrice au service d’un texte parfois un peu faible. Pourquoi pas ? 

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