Les 20 premiers sponsors
Le ministre a rendu publics les vingt premiers noms de sponsors prêts à investir dans une conférence destinée à contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés, et donc à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Ont déjà répondu présents les assureurs Axa, Caisse centrale de réassurance (CCR), Generali, que l’impact des tempêtes, inondations et autres désordres climatiques frappent de plein fouet, ainsi que le secteur bancaire : BNP Paribas, la Caisse des dépôts et consignations, ou Suez Environnement, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France, Derichebourg, et des grands groupes de l’énergie : EDF, ERDF et Engie (ex-GDF Suez). Ou encore Air France, Galeries Lafayette, Ikea, JCDecaux, LVMH, Michelin, La Poste, Renault Nissan, et une PME, l’imprimeur ACI, qui offre ses services.Les sponsors pourront afficher le logo « partenaire officiel Paris 2015 » pendant un an. Tous étaient là autour du ministre, vantant qui ses véhicules électriques, qui ses solutions pour réussir la transition énergétique, qui son engagement pour préserver le monde de demain. Ensemble, ils devraient assurer environ 10 % des moyens. Est-ce qu’il sera possible de doubler la mise ? Trop tôt pour le savoir, mais d’autres acteurs du monde économique pourraient se montrer intéressés par ce coup de projecteur exceptionnel sur leurs propres activités. Saint-Gobain, Publicis et Google n’ont pas manqué de faire savoir qu’ils étaient sur le point de s’engager à leur tour.Lire aussi : Climat : parvenir à un accord sera d’une « extrême difficulté » anticipe Laurent Fabius« Pas d’exclusion a priori »
D’autant que le secrétaire général de la COP21, Pierre-Henri Guignard, a assuré en substance qu’il n’y avait « pas d’exclusion a priori », du moment qu’une entreprise s’engageait pour le climat. Il a ajouté que certains candidats jugés trop « climato-incompatibles » auraient été découragés. Par ailleurs, la mise minimale de 100 000 euros qui avait été avancée ne semble plus de rigueur.Les organisations non gouvernementales (ONG), qui accentuent leur pression contre le financement d’énergies « sales » comme le charbon, se sont immédiatement insurgées contre ce partenariat contre-nature avec plusieurs groupes pollueurs, motivés selon elles par une grande opération de greenwashingà l’occasion de la COP21. « Nous accompagnons une dynamique de croissance décarbonée partout, y compris dans les pays émergents, a rétorqué Gérard Mestrallet, président d’Engie. Si on fermait toutes les centrales au charbon aujourd’hui, on mettrait la moitié du monde dans le noir. Ne prenons pas la photographie du passé comme référence. »« Des négociations aux mains des pollueurs »
Tiens, EDF finance donc la #COP21. Joli trafic d'influence pour nous amener vers de fausses solutions, comme le nucléaire #greenwashing— Greenpeace France (@greenpeacefr) 27 Mai 2015Si le Crédit agricole ne fait pas partie de la liste, malgré son souhait de stopper tout financement du charbon, BNP Paribas,« première banque française en termes de financement de projets d’énergie fossile » selon le RAC, est quant à elle bien présente.L’ONG Oxfam, auteure avec Les Amis de la Terre d’un récent rapport très critique sur EDF et sur Engie, dénonce le fait que « la COP21 sera financée par des champions français de la pollution », citant BNP Paribas, EDF et Engie, accusées de se livrer à « une véritable opération de greenwashing avec la complicité du gouvernement français », au lieu de « s’engager à stopper tout soutien au secteur du charbon d’ici au sommet sur le climat ».
Le Monde.fr avec AFP | 27.05.2015
http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/05/27/climat-des-ong-denoncent-le-financement-de-la-cop21-par-des-champions-de-la-pollution_4641937_1652612.html
Martine Valo
journaliste Planète