Non mais sérieusement, c’est quoi cette régression ?
Vous avez peut-être (sûrement) vu et lu ce billet de Activités Maison sur les cahiers d’activités qui se déclinent en version fille et garçon. Jusque là rien de surprenant (même si on peut déjà s’interroger sur le besoin de faire cette distinction). Lisez donc ce billet et vous verrez que cela va plus loin que des illustrations de princesses et de chevaliers. En effet, les éditeurs de ce livre prennent sérieusement les filles pour des cruches. Les cahiers pour petits garçons contiennent bien plus d’informations que ceux des petites filles qui débordent de vide nounours et licornes à paillettes.
Pareil dans mon supermarché local, au rayon livres, je regarde les livres d’autocollants, soigneusement rangés avec les filles d’un côté et les garçons de l’autre, et pour cause !
Déjà là, il y a un malaise…
Lisez un peu ce 2ème billet de Activités Maison… Et là vous comprendrez que de malaise on passe à l’écoeurement. Les intérogations de cette maman sur la différenciation sexuelle de l’apprentissage (si on peut appeler ça de l’apprentissage) ont sucité des réactions d’une violence inouïe ! Des démonstrations de haine, des injures, des insultes et j’en passe… Tout ça pourquoi ? Parce qu’elle pense qu’un petit garçon et une petite fille, bien que différents, doivent pouvoir bénéficier des mêmes chances et des mêmes bases dans la vie.
L’illustratrice Muriel Douru du blog Août à Paris a parfaitement illustré ce propos avec son billet/dessins Ma fille n’est pas une quiche, depuis relayé dans les médias tel que le Huffington Post.
Ma fille n’est pas une quiche de Août à Paris (lien vers la suite en cliquant sur l’image)
A ma fille n’est pas une quiche, je rajouterais « et mon fils n’est pas une brute« .
Depuis que mon bonhomme est tout petit, j’entends des « ah oui mais les garçons sont plus turbulents », « c’est un garçon, il faut qu’il se dépense », « c’est normal qu’ils se bagarrent, ce sont des garçons ». Franchement, tout ça me pique les oreilles !
Alors oui, je suis convaincue que les petits garçons sont attirés par des jouets différents naturellement ou plutôt qu’ils jouent différemment avec les mêmes jouets. Le reste, pour moi relève de l’influence de l’entourage et du marketing.
Lisez cet article et vous verrez comment on vous vend les jouets… Ou plutôt comment on tente de vous les vendre ! Libre à vous de choisir et d’aller à l’encontre des idées préconçues, tout en favorisant ce que votre enfant aime vraiment.
Mon Chou de Bruxelles, par exemple, aime tout ce qui roule depuis tout petit. Voitures, chariot, vélo, mais aussi poussette. Il aime nous faire à manger dans sa cuisinière mais nous attaquer avec ses dinosaures. Il aime regarder Princesse Sofia et Docteur la Peluche mais aime taper par terre avec son bâton. Il a un bébé mais il s’en occupe à sa manière ;)
Dans certains pays, la lutte pour l’égalité des chances et contre la différenciation des sexes se fait depuis la petite enfance. En Suède, une attention particulière est apportée à ce que les héros des histoires pour enfants soient aussi des héroïnes, à ce que les jouets ne soient ni féminisés ni masculinisés. Le but est de proposer à chaque enfant d’être garçon ou fille à sa manière, sans nier la différence des sexes comme le font des partisans de la théorie du gender.
Pippi Långstrump (ou Fifi Brindacier) d’Astrid Lindgren. Petite fille drôle et aventurière à la force extraordinaire qui a contribué à lutter contre les représentations stéréotypées et sexistes des enfants dans les livres pour la jeunesse en Suède… en 1945 !
C’est là que le bât blaisse… Quand le gouvernement français a tenté de lutter contre le(s) sexisme(s) à l’école, les opposants ont crié à la théorie du gender ! Ils se sont levés d’un seul corps pour s’opposer contre ce projet en criant que l’on voulait désexualiser leurs (ou ceux des autres…) enfants. Ce sont certainement les commentaires de ces opposants que vous avez pu lire (dans des propos bien moins chatiés) dans le billet de Activités Maison (je dis certainement, je ne connais pas ces gens).
En effet, lutter contre le sexisme, ou être féministe ce n’est pas synonyme de négation des sexes ! Les garçons doivent pouvoir s’affirmer comme garçons et les filles comme filles s’ils le veulent. S’affirmer en temps que garçon ou en temps que fille est (et doit être !) le signe que l’on est bien dans sa peau et non l’expression d’un sentiment de supériorité vis-à-vis de l’autre sexe.
Laisser l’enfant être lui même, c’est le thème du petit livre gratuit « Tu peux » de Elise Gravel qui m’a été recommandé par ma copine Evelyne du joli blog Mes Petits O (allez la lire !). A télécharger de toute urgence (en cliquant sur l’image) !
Les initiatives se multiplient ces derniers temps. Peut-être vous souvenez-vous de ce sloggan « Princesse un jour, boniche toujours?« . L’action avait été menée à la période de Noël l’an passé pour dénoncer le sexisme sous le sapin. Le sloggan est un peu provoc’ je vous l’accorde mais il a le mérite de faire réagir.
On peut également souligner l’initiative de Gezinsbond, qui a décidé d’envoyer des shoppers mystère chargés d’identifier les magasins de jouets ne pratiquant pas ouvertement de discrimination sexuelle. Sur 48 magasins visités en Flandres, seulement 4 ont obtenu le label…
On dit toujours que c’était mieux avant mais franchement, j’ai le sentiment que les stéréotypes étaient peut-être finalement moins présents autrefois. Les bébés étaient habillés de blanc, aujourd’hui tout est rose et bleu… L’impression que l’on regresse…
A bientôt <3"><3"><3"><3"><3"><3