Il s’agit d’une analyse, à partir de 2 grandes bases de données britanniques, de plus de 10.000 cas de thromboembolie veineuse (TEV) intervenus chez des femmes âgées de 15 à 49 ans. Si le risque accru de caillots associé aux contraceptifs oraux combinés est bien connu et bien documenté, la puissance statistique de l’étude permet de confirmer, de manière fiable, les niveaux de risque associés aux différents contraceptifs oraux combinés. L’analyse, publiée dans le BMJ, confirme un risque accru de TEV quel que soit le COC utilisé et un risque plus élevé avec les COC de dernières générations. Une confirmation importante alors qu’environ 9% des femmes en âge de procréer dans le monde utilisent les contraceptifs oraux, 18% dans les pays développés.
L’équipe de l’Université de Nottingham a regardé le lien entre un incident ou un diagnostic de TEV et l’utilisation de COC chez ces 10.000 participantes » à histoire de TEV » appariées en fonction de l’âge, avec jusqu’à 5 témoins sains. Les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, comme l’origine ethnique, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’IMC, les comorbidités, et la prise éventuelle d’autres contraceptifs. L’analyse montre que,
L’usage actuel de tout contraceptif oral combiné est associé à un risque accru et presque multiplié par 3 de TEV (OR : 2,97), vs aucune exposition durant l’année précédente.
· L’exposition au
- désogestrel, multiplie le risque par 4 (OR : 4,28),
- au gestodène : OR : 3,64,
- à la drospirénone : OR : 4,12,
- à la cyprotérone : OR : 4,27,
soit des niveaux de risque significativement plus élevés que ceux liés aux contraceptifs de 2è génération, comme,
- le lévonorgestrel : OR : 2,38,
- la noréthistérone : OR : 2,56,
- lenorgestimate : OR : 2,53.
· Le nombre de cas supplémentaires de thromboembolie veineuse par an pour 10.000 femmes traitées est estimé à 14 pour le désogestrel et la cyprotérone vs 6 pour le lévonorgestrel et le norgestimate.
Les chercheurs confirment donc des niveaux de risque plus élevés de TEV associés aux contraceptifs oraux combinés de dernières générations. Ils apportent avec leur étude » une clarification importante« , suffisamment puissante pour fournir des conclusions et des comparaisons fiables pour les différents contraceptifs oraux combinés (COC).
Dès 2013, l’Agence du Médicament a engagé médecins et patients à ne pas prescrire en première intention les COC de 3è et 4è générations, et, le cas échéant à bien peser le rapport bénéfice-risque en fonction des antécédents, symptômes ou même signes précurseurs des patientes…Rappelons que les pilules de 3è et 4è générations sont déremboursées depuis le 31 mars 2013.
Sources: BMJ 27 May 2015
DOI: doi/10.1136/bmj.h2135Use of combined oral contraceptives and risk of venous thromboembolism: nested case-control studies using the QResearch and CPRD databases
DOI: 10.1136/bmj.h2422 Editorial: Fresh evidence confirms links between newer contraceptive pills and higher risk of venous thromboembolism
Plus de 100 études surla Contraception, les pilules dont les pilules de 3è et 4è génération