Le Révérend (T1) Les diables déchus du Névada + (T2) Chasse à l’homme

Chronique « Le Révérend (T1+T2) »

Scénario de Lylian, dessin de Augustin Lebon, couleurs de Hugo Poupelin,

Public conseillé : Adultes / grands Adolescents (à partir de 16 ans)

Style : Western
Tome 2 paru aux éditions EP, le 29 avril 2015, 56 pages couleurs, 15 euros
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L’histoire

1870. Une diligence traverse le désert du Névada. A bord, une femme voyage avec son jeune fils, son précepteur et un vieil armurier exhibant fièrement ses deux dernières créations. Soudain, le convoi est attaqué. Les deux cochers sont abattus d’une balle dans la tête et la poursuite prend fin.
Après avoir descendu de sang froid les hommes encore en vie, les affreux s’en prennent à la femme. Enragé, son fils s’empare des deux colts et tire…
15 ans plus tard, un cavalier arrive à une petite ville aurifère. Il se présente au père Mac Cornwald, en tant que Révérend Angus Whitecross. Au même instant, débarquent dans la ville une troupe de “danseuses” invitées par Cartus Nance, le mécène du lieu, qui fête son anniversaire.
Angus met son cheval à l’abri avant de se rendre chez le barbier…

Ce que j’en pense

Lylian, scénariste de “L’éveil du Kuran” et de “La Quête d’Ewilan”, s’associe au jeune dessinateur Augustin Lebon (dont c’est la première BD), pour nous offrir un Western pur jus. Dans la grande tradition des films de Sergio Léone (“Il était une fois dans l’Ouest”, “Pour une poignée de dollars”) il s’attaque à la thématique ultra-classique de la Vengeance.
Dès l’exposition, le ton est donné. Dans un braquage de diligence qui tourne mal, le jeune Angus est témoin du meurtre sauvage de sa mère. La graine de sa vengeance implacable est semée une fois pour toute ! Nous retrouvons 15 ans plus tard Angus en plein règlement de compte tardif, prémédité et sauvage.

Sur cette trame connue, Lylian apporte sa touche personnelle : un personnage central charismatique et complexe (Le “Révérend”), des seconds rôles assez denses (Le Sherif Walt, Mr Nance, Déborah) et des “seconds couteaux” avec des gueules à faire peur. C’est évident, Lylian a bien apprit sa leçon et nous la récite sur le bout des doigts.

Le premier opus est consacré à la résolution du conflit (tuer les tous !) et se finit sur une fin dramatique et ouverte. Mais il reste des zones d’ombre dans l’intrigue de départ (la jeunesse d’Angus). Comme annoncé par le titre (Chasse à l’homme) le second épisode, plus original, se concentre sur la survie du “Révérend” pourchassé par une nouvelle bande de salauds. Il en profite pour finir d’expliquer certains point sensibles.

Coté dessin, Augustin Leblon signe une première série de qualité. Son trait semi-réaliste un peu exagéré, est très lisible. Son sens du découpage et de la narration est très au point et rend un bel hommage au western de genre.
Néanmoins, j’ai été souvent gêné par ce style graphique, certes maîtrisé, qui sonne un peu trop “jeunesse” dans ce récit hautement dramatique.

Pour résumer, une histoire finie en deux tomes, sur le thème ultra référencé de la vengeance en Western, ça vous tente ? Si oui, ne passez pas à coté de cette belle mini-série, très maîtrisée par un scénariste (Lylian) maître de sa narration et un jeune dessinateur (Augustin Lebon) très prometteur..