La gravure désigne un ensemble de techniques utilisées en art pour reproduire un dessin. Le principe consiste à graver une matrice, qui est transposée après encrage sur un support tel que le papier. L'œuvre finale ainsi obtenue s'appelle une estampe.
Par abus de langage, les termes « gravure », « estampe » et « tirage » sont souvent confondus.
La première technique identifiée est la xylographie (sur bois), apparue en Chine au VIIe siècle.
Il existe trois grands procédés de gravure de reproduction.
Gravure en taille d'épargne : On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est épargné. C'est la technique employée pour la gravure sur bois et la linogravure (sur du linoleum).
Gravure en taille-douce : La gravure en taille-douce, ou gravure en creux, se pratique le plus souvent sur du cuivre. Contrairement à la taille d'épargne, l'encre va se déposer dans les creux gravés par l'artiste.
Gravure à plat : Certains auteurs ajoutent la gravure à plat (ou impression à plat, ou planographie) aux deux précédentes catégories. C'est le cas de la lithographie (sur pierre) ou du monotype qui ne nécessitent pas de reliefs, et ne sont donc pas des « gravures » au sens strict du terme mais assimilés comme tels. Cependant, la première forme de la lithographie, inventée et lentement mise au point par Aloys Senefelder à partir de 1796, était une technique d’impression basée sur un très faible relief (la pierre était légèrement creusée par un acide).
La gravure sur bois est connue depuis fort longtemps en Chine. Elle est utilisée en particulier pour la multiplication des livres de prières. Mais rien ne prouve que cette technique ait été introduite en Occident par la route de la soie. Il est possible que les Européens avaient également développé la technique de leur côté.
Le Bois Protat, la plus ancienne matrice occidentale en bois, est datée autour de 1380 (plus précisément, un fragment...), et fut exécuté à Laives en Bourgogne.
La xylographie précède l'imprimerie. Les techniques de gravure sont très liées au support, car celui-ci doit être peu onéreux pour que l'utilisation d'un original recopiable soit intéressante, d'où l'importance de l'introduction du papier. L'évolution de la production xylographique va donc suivre le développement de l'imprimerie.
La gravure sur bois permet de reproduire des estampes en grande quantité et touche un public populaire. La gravure sur cuivre, permettant des reproductions plus détaillées, est plus onéreuse et s'adresse à des commanditaires cultivés. Elle se généralise à partir de 1430 dans la vallée du Rhin et profite des techniques de l'orfèvrerie : Schongauer et Dürer sont orfèvres de formation.
Federico Barocci (1585)
Les autres pays européens voient également la xylographie et la gravure sur cuivre se développer dans la première moitié du XVe siècle.
En 1796, Aloys Senefelder invente la lithographie, basée sur un principe totalement nouveau (l'antagonisme eau-encre grasse, et non plus le relief), qui permet de dessiner directement, sans avoir à apprendre une technique de gravure ardue. De nombreux peintres et illustrateurs vont ainsi accéder à l'estampe.
A la fin du XIXe siècle, la gravure est supplantée par les techniques basées sur la photographie (similigravure).
Débarrassée de ses contraintes utilitaires, la gravure revient à un pur domaine artistique, retrouvant et modernisant les techniques traditionnelles.
Merci Wiki