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L’élection présidentielle de la Fifa reste pour l’instant maintenue à vendredi mais l’étau se resserre autour de Sepp Blatter, d’autant que les personnes arrêtées sont toutes proches du président sortant. Un trombinoscope s’impose :Jeffrey Webb (Îles Caïmans), âgé de 50 ans, homme d’affaire originaire des îles Caïmans, a été élu à la vice-présidence de la Fifa en 2012. Il est aussi président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) et président de la Fédération des îles Caïmans. Il est directeur de la Fidelity Bank, banque des îles précitées. Il est aussi copropriétaire d’une chaîne de boulangeries dans son pays. Entré à la Fifa comme membre du comité du protocole en 1995, il a gravi un à un tous les échelons depuis l’arrivée de Sepp Blatter à la tête de l’institution, le 8 juin 1978. Il fait partie de ceux qui ont demandé la publication du "rapport Garcia" sur les allégations de corruption à l’égard de la Fifa. Alors qu’il laissait encore planer le doute sur une candidature à un cinquième mandat, Sepp Blatter avait même glissé en 2013 que Webb avait l’étoffe pour lui succéder…
Eduardo Li (Costa Rica), 56 ans, est président de la Fédération costaricaine de football. Il est également membre du comité exécutif de la Concacaf. Diplômé en ingénierie civile à l’université de Monterrey au Mexique, l’homme aura réussi la gageure de passer en l’espace de tout juste treize ans du modeste poste de président d’un petit club de deuxième division au Costa Rica à l’un des postes les plus importants de la Fifa. Élu président de la Fédération du Costa Rica en 2007, il a intégré le comité exécutif de la Concacaf en 2013. Un parcours qui n’a pas laissé insensible Sepp Blatter qui a décidé de l’adouber en lui demandant d’intégrer le comité exécutif de la Fifa en avril dernier.Julio Rocha (Nicaragua), président de la Fédération nicaraguayenne de football depuis 1990. L’ancien joueur a présidé la confédération centraméricaine de football quand cette dernière n’était pas encore intégrée à la Concacaf. Il est également membre du comité de développement de la Fifa.
Eugenio Figueredo (Uruguay), 83 ans, ancien footballeur qui a dirigé l’association uruguayenne de football de 1997 à 2006. Le joueur est désormais à la tête de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) depuis deux ans et actuel vice-président de la Fifa.
Nicolas Leoz (Paraguay), 86 ans, a dirigé le Conmebol de 1986 à 2013 avant de démissionner pour raisons de santé. Son nom a été mêlé à plusieurs affaires de corruption dans le passé, notamment en 2010 lorsque la BBC l’avait accusé d’avoir reçu des pots-de-vin lors de l’attribution des droits TV de la Coupe du monde dans les années 1990.
Rafael Esquivel (Venezuela), 68 ans, est président de la fédération vénézuélienne de football depuis 1988. L’Espagnol s’était réfugié au Venezuela pour fuir le régime de Franco. Ce membre actuel du comité exécutif de la Conmebol, la confédération sud américaine, a déjà été impliqué par le passé dans des affaires de corruption.
Jose Maria Marin (Brésil), 83 ans, ancien footballeur, avocat de formation, a été gouverneur de l’État de São Paulo en 1982 lors de la dictature militaire brésilienne. Il préside depuis 2012 la Confédération brésilienne de football. Il est aussi membre du comité d’organisation de la Fifa pour les jeux Olympiques. En 2004, il s’est présenté à la mairie de São Paulo mais sa candidature n’a recueilli que moins de 1 % des voix. Il a également présidé le comité d’organisation de la dernière Coupe du monde au Brésil en 2014.
Jack Warner (Trinidad-et-Tobago), 72 ans, fait partie des élus poursuivis par le ministère de la justice américain pour corruption. Ancien vice-président de la FIFA, cet homme politique a présidé la Concacaf durant 21 ans jusqu’à ce qu’il démissionne en 2011 alors qu’il se trouvait mis en cause dans plusieurs affaires de corruption. Il a été un des premiers à clamer son innocence dans ce nouveau scandale de corruption. "J’ai quitté la politique du football mondial pour m’impliquer dans l’amélioration de la vie du pays où, à la grâce de Dieu, je mourrai" a-t’il écrit sur sa page Facebook. "Aucune procédure en bonne et due forme ne m’a été signifiée et je n’ai même pas été interrogé sur le sujet. Je répète que je suis innocent de toute accusation."FG