Big Game // De Jalmari Helander. Avec Samuel L. Jackson, Ray Stevenson et Onni Tommila.
Europacorp n’en a pas marre de produire des films qui semblent tout droit sortir d’un tirage du loto ? Sincèrement, j’ai parfois l’impression qu’ils mettent des mots sur des balles et qu’ils en tirent une petite série afin de se dégotter un pitch de film. Doté d’un casting plutôt sympathique, je m’attendais à ce que Big Game soit beaucoup plus réussi que ça. Jalmari Helander est pourtant bon dans son registre. On lui doit notamment le très sympathique Père Noël Origines (2010) et quelques courts. C’est son second long métrage et je me demande bien ce qui lui est passé par la tête entre temps. Big Game avait pourtant un pitch tout ce qu’il y a de plus correct mais l’exécution laisse vraiment à désirer. Ce n’est pas le pire film que j’ai pu voir ces derniers temps mais disons que l’on perd rapidement l’envie de suivre les aventures de Samuel L. Jackson dès que ce gamin étrange vivant dans la forêt débarque pour tenter de pimenter un peu le récit. Sauf qu’il n’en est rien car la confrontation entre les deux personnages manque cruellement de surprises et d’énergie. On se retrouve donc avec ce qu’il y a de plus médiocre dans le genre, ni mauvais ni bon, ni même un petit divertissement de bonne facture. Rien de tout ça.
Un adolescent et le Président des Etats-Unis se retrouvent aux prises avec une bande de terroristes qui ont pris d'assaut l'Air Force One...
Big Game souffre donc d’un scénario qui tire sur la corde du début à la fin. On voit venir les grosses ficelles en long et en large du début à la fin du film et c’est là que tout part en cacahuète. Le Président des Etats-Unis est sensé être représenté de façon très importante et impressionnante. Bien que Samuel L. Jackson ne soit pas un mauvais acteur, je trouve qu’il ne l’incarne pas avec suffisamment de charisme. Il manque en tout cas quelque chose là dedans qui aurait pourtant pu fonctionner. Après tout, ce n’est pas le pire film du monde mais c’est simplement que l’écriture est fainéante. Cela manque cruellement de second degré (alors que c’est un truc qui fait généralement mouche dans les productions Europacorp) et puis c’est présenté comme une comédie d’action et il n’y a rien de vraiment comique. Je crois que Jalmari Helander n’a pas trop compris ce qu’il fallait faire pour que ce film fonctionne réellement bien. Au delà des ficelles grosses comme une maison, le film part dans tous les sens (entre conspiration pour assassiner le Président, rencontre dans les bois, relation qui se tisse avec le Président qui prend conscience de choses avec ce jeune garçon, etc.). C’est un film aussi très crétin, qui ne cherche jamais à nous raconter quelque chose avec une once d’intérêt, seulement à se moquer du genre.
Si seulement la parodie était à la hauteur des attentes, j’aurais probablement réussi à être séduit. C’est donc avec une grosse opportunité manquée avec Big Game que l’on se retrouve. Sincèrement, j’aurais adoré trouver ce film vraiment efficace, surtout qu’il y a des DTV qui peuvent réellement l’être par moment, sans compter que la cool-attitude générale de Samuel L. Jackson aurait pu faire le boulot mais non, le pauvre est enfermé dans un personnage où il n’a aucune liberté. La présence de Victor Garber, Felicity Huffman ou encore Ray Stevenson à côté n’apporte même pas une once d’envergure. Peu importe si l’histoire est absurde, elle aurait réellement pu nous plaire. Je pense aussi que le réalisateur aurait pu avoir l’opportunité de montrer ce dont il est capable sur un film qui sort de son pays, beaucoup plus international. Mais là aussi il ne fait rien de très ambitieux, respectant à la lettre tout ce que le cinéma américain peut faire de plus médiocre. Les trous dans le scénario sont nombreux ce qui transforme le visionnage de ce film en une expérience assez étrange (par exemple l’expert de la CIA Hurbert qui est impliqué dans cette tentative d’assassinat ne trouve pas d’explication logique, sans parler de la relation avec Hazar, et puis le manque cruel de dialogues pour une Felicity Huffman qui semble ne pas trop savoir quoi faire.
Note : 4.5/10. En bref, dommage que l’hommage que Helander a probablement voulu rendre aux films de sa jeunesse (ceux avec Stallone et cie) ne sont qu’un écran de fumée.