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Chacune de ses quatre personnes symbolisent l'esprit de la résistance, quel qu'il soit. Le président Hollande voit en Germaine Tillion, l'égalité, en Geneviève De Gaulle Anthonioz, la fraternité, en Pierre Brossolette la liberté et enfin en Jean Zay, la République. Pourquoi pas? Mais celui-ci ne nous en voudra pas de ne pas être trop sensible au discours politique et à l'occasion qu'il se doit d'utiliser l'événement à des fins politiciennes. C'est de bonne guerre, mais ce n'est pas la nôtre.
Jean Zay pourrait passer pour la pièce rapportée de cette liste. En effet, les trois premiers se sont imposés naturellement semble-t-il à ceux qui étaient sollicités pour donner des noms de futurs panthéonisés. Le dernier fut le choix de François Hollande. En cette période où les femmes ne peuvent plus être oubliées, le choix de Germaine Tillion et de Geneviève De Gaulle Anthonioz s'imposait. Deux figures symboliques de la résistance à l'horreur, tant sous le régime nazie qu'à l'époque de la guerre d'Algérie, résumant l'une et l'autre leur combat face à la misère humaine - psychique et physique - où qu'elle se loge.
Pierre Brossolette fut un oublié pour un temps de l'histoire de la Résistance française. L'image de Jean Moulin lui aussi martyr des nazis masqua pour un temps l'homme et son action. Panthéonisé il y a 50 ans, sous l'autorité d'un ministre de la Culture dont l'image reste inégalée à ce jour, ce héros de la Résistance, associé et concurrent à Pierre Brossolette lui vola la vedette pour un temps. L'injustice est réparée aujourd'hui.
Reste Jean Zay. L'Orléanaise que je suis ne peut ignorer l'homme. Pour ceux et celles qui sont nés dans cette bonne ville, le nom de Zay fait obligatoirement référence à une rue, un lycée, etc... On peut ignorer qui il est mais le nom lui ne peut être inconnu. Ministre de l’Éducation innovant et volontaire au parcours politique rapide et tourbillonnant, Jean Zay semble avoir eu de grandes ambitions pour les jeunes français, ambitions qui furent soutenues par son œuvre au sein de l’Éducation nationale. Assassiné en 1944, par la milice française aux ordres en l'occurrence de Vichy parce que symbolisant tout ce que ces hommes haïssaient: la République avant tout, les origines juives, l'égalité - même si je reconnais avoir du mal à écrire des mots tel que celui-ci parce que tellement galvaudé - mais pour l'occasion, il me semble aller de soi. Vouloir donner aux enfants une éducation qui leur permettra de se connaître, de savoir ce qu'ils aiment, et de leur donner les moyens de réfléchir à leur environnement quel qu'il soit, ce sont les seules armes que Jean Zay voulait mettre dans leurs mains.
Il a fait ce qu'il a pu en un laps de temps assez court. Mais pas trop court, car il a réussit à passer si j'ose m'exprimer ainsi le virus à ses filles. Catherine Zay a longtemps tenu une librairie à Orléans et lors de mon parcours scolaire, j'ai eu la chance de passer entre les mains expertes de Hélène Zay. J'aime l'idée que dans la vie l'on fasse de belles rencontres qui peuvent avoir un impact fondamental dans vos choix futurs. Ce fut le cas avec Hélène Zay. Cette femme en une année de cours de littérature, m'a donné assez confiance en moi pour que je poursuive mon cursus universitaire. Je dois reconnaître que je lui dois en partie ce que je suis. Être reconnaissante apporte aussi de grandes satisfactions. Nous ne pouvons qu'être reconnaissants envers ces femmes et hommes panthéonisés aujourd'hui. Pour l'exemple donné et pour le modèle à suivre.
* Cliquez ici pour commander l'ouvrage "Pierre Brossolette, Geneviève De Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay au Panthéon", Introduction de Mona Ozouf, Textuel, 2015