Oh il a l’air bien encombré de mots, cet homme qui semble venir d’un autre siècle, pas si loin de nous, un siècle comme le nôtre avec des poètes, des histoires, des rêves. Il bafouille, il a des problèmes d’écolution, euh d’élocution. Et il fabrique son vocabulaire, « humé, aimé, ému ». Une petite chanson, et le voici parti en dromadaire, comme ce mot est difficile à dire ! le nom latin lui vient plus aisément : Camelus dromedarius. Il a son dictionnaire en tête, même si sa diction lui fait parfois des faux, euh défaut. Et on passe du désert à l’enfance, de Lawrence d’Arabie à Jacques Serisier et sa touchante chanson « Petit pas », celle où le petit gars donne la main à son papa. Tout ça c’est grâce à la « psylacanyse »… Entre le rire provoqué par le trébuchement verbal, mais jamais il ne tombe, et l’émotion de la vie qui passe, et mène à la tombe, Arsène Folazur folâtre dans les « sacs à strophes » de poète en poète, à qui il rend un bel hommage, léger, veillé attentivement par un vieux paulownia dans la cour de l’hôpital Saint Louis.
J'ai vu ce spectacle dans le cadre du Printemps des Rues, à Paris.