Le tome précédent abandonnait le lecteur sur un cliff-hanger de format, impatient de découvrir la suite au plus vite. On y découvre l’inspecteur Spadaccini dans de sales draps. Il a non seulement été démis de son enquête sur le tueur en série qui a sévi dans les rues de San Francisco, mais il est également convoqué par le bureau d’investigation. Le fait que tous les témoins de son enquête soient morts après l’avoir croisé ne plaidant évidemment pas en sa faveur…
C’est lors de l’enterrement de l’un des témoins, qui s’avère également être le type qui lui a piqué sa femme, que notre héros est accosté par un étrange individu qui lui promet des révélations intéressantes au sujet de la mystérieuse organisation qui n’arrête pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Si cette piste emmène notre ami dans le désert du Nevada, la jeune inspectrice qui a repris l’enquête du tueur en série fait également des découvertes assez intéressantes…
Quel plaisir de retrouver ce flic solitaire aux méthodes musclées, surnommé Wonderball par ses collègues, en raison des friandises en chocolat du même nom, dont il se gave à longueur de journée et qui ressemblent à un Kinder Surprise. Il est impossible de se lasser de ce « Dirty Harry » qui fout le bordel partout où il passe, mais qui excelle dans son métier de policier. De plus, il est maintenant accompagné par ce nouveau protagoniste très réussi que l’on surnomme « Le Fantôme » et qui apporte beaucoup au récit, que ce soit au niveau des révélations ou au niveau des dialogues, à la fois drôles et percutants. La saga monte clairement en puissance et cette intrigue mêlant super-soldats, assassinat de Kennedy et organisation secrète commence à délivrer plusieurs pièces importantes du puzzle imaginé par Jean-Pierre Pécau et Fred Duval. De l’origine du tueur à l’enfance de Wonderball, en passant par ce Collège Invisible qui tire toutes les ficelles en coulisse, le lecteur en a clairement pour son argent lors de cette suite.
Visuellement, Colin Wilson (Du plomb dans la tête, La Jeunesse de Blueberry) distille une ambiance sombre et glauque, qui accompagne avec brio ce polar qui nous plonge dans l’Amérique des années 80. Des bas-fonds de San Francisco au désert du Nevada, le dessinateur australien livre de l’excellent boulot et insuffle pas mal de rythme au récit grâce à un découpage très cinématographique.
Un excellent polar que vous pouvez retrouver dans mon Top BD de l’année !