A quoi pensent les hommes dans un pays où les femmes et les liftings sont la principale préoccupation du Président du Conseil? Et bien, tout simplement, ils se disent qu'eux aussi peuvent y arriver. Gianni, jeune retraité soixantenaire à l'air sympa, partagé entre sa fille qui ne se décide pas à quitter son copain, sa femme qui profite de lui depuis qu'il ne travaille plus, et sa mère, vieille noble désargentée vivant largement au-dessus de ses moyens, se dit qu'il n'a pas envie de finir comme tous ces vieux qu'il croise devant son immeuble ou dans la rue. C'est ainsi qu'il décide de profiter de sa nouvelle vie, suite au conseil d'un ami. Les femmes, ça n'est d'ailleurs pas ce qui manque, toutes plus belles les unes que les autres, et Gianni se sent bien avec elles. Ces dernières aussi... mais absolument pas comme il l'espérait!
Aidé par un scénario, un humour et des dialogues bien ficelés, "Gianni et les femmes" est une très jolie comédie, honnête et sincère. Portrait aussi charmant que réaliste des hommes italiens, loin de l'image du macho véhiculée par les médias et de l'obsession de rester jeune, "Gianni et les femmes" est le deuxième film de Gianni di Gregorio (co-scénariste de "Gomorra") après son presque autobiographique "Le déjeuner du 15 août". Entouré de femmes, à commencer par sa mère qui lui sert de prétexte pour ne pas se prendre en main, Gianni se dit qu'il a toutes ses chances. Si ses femmes à lui représentent la vie normale, le quotidien, les autres constituent une série de clichés sur la femme en Italie: l'immigrée d'Europe de l'Est s'occupant de personnes âgées, la diva, les mannequins-clones sorties d'un numéro de Vogue... Mais toutes ont suffisamment de psychologie et de cervelle pour permettre au film de donner une vraie image des femmes, qui ici n'ont rien à envier à l'indépendance des hommes.
A lire aussi: l'article de Thierry Chèze pour L'Express ( ici)