Empire a été la grande surprise de la mi saison cette année, tant du point de vue des audiences qui ont crevé le plafond que du point de vue des intrigues qui ont su rester fidèle à l’univers du soap jusqu’au bout, quitte parfois même à tomber dans l’excès. Sauf que je n’ai jamais vu la saison 1 d’Empire comme une mauvaise saison, cela m’a même permis de passer (en partie) la pilule sur l’annulation malheureuse de Dallas après seulement 3 saisons (et j’ai toujours autant de mal à digérer, croyez moi). Empire est une histoire simple comme tout, celle d’une famille afro-américaine qui détient un empire musical américain : Empire Records. C’est une base de série sympathique et Lee Daniels (Paperboy, Le Majordome), le créateur de la série a voulu s’assurer que sa série soit fidèle à ses envies (FOX lui a d’ailleurs donné carte blanche pour faire ce qu’il voulait et cela a payé). En présentant sa série comme un Dynastie afro-américain, Lee Daniels avait déjà piqué mon attention mais les premières images, certes léchées, n’étaient pas forcément aussi brillantes que le pitch ne le laissait sous entendre. Mais dès le premier épisode, on ne peut qu’être séduits par cet univers un peu pailleté et pas seulement car il y a des histoires (bien que clichées) à venir qui vont permettre aussi à la série d’embrasser à pleine bouche le soap.
La vraie révélation de cette série c’est Taraji P. Henson. Cette dernière, presque discrète (mais excellente) dans Person of Interest sous les traits de Carter, parvient ici à se transformer en « bitch » pour le plus grand plaisir des téléspectateurs. Son personnage de Cookie fait déjà partie de la pop culture américaine après une seule saison et plein de sensations. Cookie est un personnage qui sait comment nous surprendre et c’est une excellente nouvelle. En tout cas, rapidement elle installe sa vision des choses et parvient même à voler la vedette à un Terrence Howard souvent en retrait incarnant pourtant le grand patriarche de la famille. Le fait que Lee Daniels ait créé un personnage féminin aussi fort que Cookie, capable de prendre le dessus sur les hommes de la série, est une occasion en or. La série se permet aussi d’avoir tout un tas d’intrigues fidèles à l’univers du soap ; la vengeance, la maladie, l’homosexualité d’un fils dans un monde qui l’accepte mal, la cougar qui met le grappin sur l’un des fils, la gold-digger (ou plutôt power-digger), la guerre avec une maison de disque concurrente (Dallas est peut-être encore parmi nous), la crise d’adolescence, le meurtre, les trafics en tout genre, etc. et j’en passe. En tout cas, rapidement la série installe toutes ses histoires et les faire évoluer. Quitte même à aller à outrance.
Mais dans son côté outrancier, Empire n’est pas forcément mauvaise. Au contraire, je trouve qu’elle sait très bien comment s’y prendre pour ne pas tomber dans la parodie. Les personnages sont donc savamment exploités au détour de chacune de leurs histoires. Si certaines scènes semblent en faire des tonnes, chaque épisode équilibre le tout avec de l’émotion ou une pointe d’humour bienvenue. Quand Empire tente la prise d’otages, elle nous offre quelque chose de plus tendre en parallèle. Il y a aussi beaucoup de romances dans cette première saison, des romances brisées (Jamal et son boy), des romances destructrices (Lucious et Cookie qui s’aiment à en mourir - l’histoire du coussin restera probablement dans les mémoires -) et j’en passe et des meilleures. Finalement, Empire ajoute à tout cela une pointe de musiques originales spécialement créées pour la série (avec des reprises aussi, mais bien moins présentes et souvent réadaptées à l’univers d’Empire comme une reprise d’AC/DC qui fait sensation). Produites par Timbaland (et bientôt rejoint par Ne-Yo pour la saison 2), les chansons d’Empire ont déjà tout de titres cultes pour certains comme « Drip Drop » pour ne citer qu’elle. Je n’ai qu’une hâte, voir la saison 2 qui débarque en septembre sur FOX et qui sera exceptionnellement composée de 18 épisodes.