:star: Légendes du Manoir d’Emma Cavalier
Broché :477 pages
Éditeur : Hugo Roman
Date de parution : 14 Mai 2015
Collection : Blanche
Langue : Français
ISBN-10 : 2846285179
ISBN-13 :978-2846285179
Disponible sur liseuse : OuiPrix éditeur : 19€50
Son résumé :
C’est par choix et par amour que Pauline a accepté d’être la soumise de Julien : une relation hors norme dans laquelle elle puise les émotions intenses qui la comblent. Mais l’aventure prend une dimension bien différente lorsque son compagnon lui ordonne de partir pour un mois à San Francisco avec Pierre, son mentor, laissant derrière elle leur bébé âgé de quelques mois. Comment dépasser sa culpabilité de jeune mère ? Se montrera-t-elle à la hauteur des exigences de Pierre, un maître bien plus sévère que Julien ? Elle entreprend alors un voyage qui l’emmènera plus loin qu’elle ne l’imaginait, au devant de nouvelles épreuves redoutables et torrides. Un voyage qui lui fera aussi remonter le temps, jusqu’à vingt-cinq ans plus tôt, aux sources du lien sombre et puissant qui unit Pierre et Julien dans leur goût du plaisir et de la douleur. Un roman ensorcelant rythmé par des scènes extrêmement bien écrites et des études psychologiques passionnantes de l’héroïne et des protagonistes du roman. Un roman sans doute destiné à s’inscrire dans la lignée des textes références du genre.
Mon avis :
Pour un public très averti !
Dans la vie, il y a toujours des livres que l’on aime et d’autres que l’on n’aime pas. Légendes du Manoir fait partie de ces romans que je n’ai pas aimé au point d’être incapable de le terminer tellement sa lecture m’a révoltée et choquée. Pourtant, il faut reconnaître que je suis loin d’être prude et que je suis assez ouverte d’esprit, ce qui me permet de pouvoir lire des ouvrages qui peuvent se révéler très choquant, comme 80 Notes de Jaune par exemple. Cependant, cette fois, on n’est pas dans un jeu, la relation dominant/soumise ne se limitant pas aux relations sexuelles des personnages, et tout (ou presque) m’a énervée et fait bondir dans ce livre.
Légendes du Manoir est un roman centré sur le BDSM dans ce qui est, selon moi, sa pire forme. Loin d’être dans une situation où il s’agit d’un jeu entre deux personnes consentantes, on se retrouve ici dans une histoire qui, pour moi, est plus proche de l’esclavagisme pur et simple que de l’amour. En effet, on se retrouve dans une relation où un personnage domine l’autre 24H/24 sans que celui qui est dominé n’ait son mot à dire. Si bien que dès les premières pages, j’ai été très agacée par la tournure que prennent les événements, par la façon dont l’auteure traite son histoire et ses personnages.
Révoltée, voilà comment je me suis sentie durant les 250 pages que j’ai réussi à lire. Ce roman a énervé la lectrice, la femme et la juriste en moi. J’ai été outrée par la façon dont Julien traite la femme qui partage sa vie et qu’il est censé aimer. Je n’ai pas compris pourquoi l’auteure faisait cela, je n’ai pas vu le but que les personnages poursuivaient. Et quand j’ai lu la fin pour essayer d’y voir plus clair, je n’ai, finalement, pu n’être qu’encore plus en colère.
Pauline est une héroïne qui aurait pu être attachante, mais son comportement, sa façon d’accepter sans vraiment protester sauf pour le principe, tout m’a agacée. Julien la traite comme un véritable objet, un meuble ni plus ni moins, et elle agit comme si cela était complètement normal alors même que l’on tombe parfois dans le malsain. De fait, j’ai eu du mal à comprendre comment une femme, si fictive soit-elle, accepte de devenir un véritable objet que l’on s’échange entre mâles dominants, surtout après avoir mis au monde l’enfant de l’un d’eux. Le message du roman a dû complètement m’échapper ou alors je n’ai pas la même conception de l’érotisme que l’auteure.
Je n’ai pas envie de spoiler le roman pour ceux qui pourraient avoir envie de lire ce livre, mais sachez que certains passages sont très durs et assez révoltant selon moi, comme lorsqu’au début du roman, Julien envisage sérieusement de refuser que Pauline ait droit à la péridurale pour son accouchement à l’hôpital… Plus d’une fois, je me suis retrouvée avec une furieuse envie de jeter ce roman à travers la pièce, ou de baffer les personnages. Pire que tout, je n’ai rien trouvé à sauver dans cette histoire qui m’a presque dégoûtée du genre.
Les deux seuls éléments positifs que j’ai pu trouver à ce livre restent la plume de l’auteure que j’apprécie beaucoup et ce risque qu’elle a pris de traiter du baby-blues, qui reste un sujet assez tabou. Malheureusement, ce dernier point reste assez survolé …
En conclusion, Légendes du Manoir aurait été une très malheureuse expérience pour moi. Trop extrême, trop choquant, je n’ai pris aucun plaisir à lire cette histoire qui va beaucoup trop loin pour moi. Une lecture qui ne restera pas dans mon esprit ! Volontairement, je ne noterais pas ce roman, mais je tiens à préciser, pour l’avoir lu plus d’une fois, qu’il est apparemment vivement conseillé de lire Le Manoir avant celui-ci, bien que les histoires soient indépendantes.