Jusqu’au 27 avril dernier, date de son concert au Radiant de Caluire, je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir Cali sur une scène, et c’était d’ailleurs un immense regret tant on m’avait dit énormément de bien sur les prestations scéniques d’un des derniers dinosaures de la nouvelle scène française du début des années 2000 qui ont tous ou prou disparu.
La dernière fois que je vous ai parlé de Cali c’était au tout début de l’année 2013 lorsque j’avais exprimée mon ravissement de le revoir revenir en grande forme avec un album Vernet les bainsdans lequel l’ex trublion totalement hystériquerevenait enfin à l'épure, à la sobriété, et nous plongeait avec délice dans un univers intimiste aux ballades sentimentales où se mêlent piano ou guitares folk.
Contrairement à la plupart des médias qui ont salué avec des trémolos dans la voix son nouveau disque« L’âge d’or », en mars de cette année,j’ai été moins enthousiaste que pour Vernet les bains : sans doute est ce du à une absence de chansons d’amour- mon fameux coté fleur bleue- ou à des mélodies assez platounettes( à part sonpremier single "la vie quoi", particulièrement entrainant), mais cet âge d’or, hommage assumé à Ferré m’avait semblé un peu mou du genou.
Cali - La vie quoi (Live @ Le Grand 8)
Bon comme on m’avait déjà réservé les places pour ce concert avant que l’album ne sorte, cela ne m’a pas empêché d’aller l’applaudir sur la scène u Radiant en cette fin avril et je dois vous avouer que je n’ai pas été déçu un instantcomme on me l’avait dit, unconcertde Cali a été un immense momentde plaisir, si tant est soit qu’on prend plus les concerts comme des moments de partage et de fête que des instants de recueillement et d’écoute silencieuse.
Cali - Pensons a l'avenir (live)
D’ailleurs, par rapport aux deux derniers concerts que j’avais fait dans cette même salle du Radiant (Stephan Eicher et Vincent Delerm) je dois dire que le contraste était saisissant tant un concert de Cali c’est carrément le contraire : un showfait dans l’énergie et dans l’exubérance du début à la fin.
Et dès le premier morceau, et à moins d’être un parfait ronchon ( j’en ai vu deux trois qui croisaient ostensiblement les bras, j’avoue) on est forcément à fond à s’éclater avec lui et à lever les mains en l’air afin de le recevoir En effet, Cali n’attend comme d’autres la fin d’un concert puisque dès le premier morceau- la vie quoi dont je viens de parler-, il n’hésite pas à se jeterla tête la première dans une foule de fans.
Des fans transis de bonheur et de joie, et je dois d’ailleurs dire que je n’avaisjamais vu le public du radiant, souvent très sage, aussi survolté. Quelle chaleur dans le public, à tel point qu'à un moment, j'ai pensé à ce jeu de mot qui vaut ce qu'il vaut ( et je l'ai tellement aimé que je vous le laisse en titre :o) : Cali c'est vraiment Cali....ente!!
Fidèle à sa réputation, Cali, particulièrement en joie et à fleur de peau a montré à tous les spectateurs du concert, même ceux qui visiblement n’étaient là que pour accompagner leurs copines ce que le mot générosité voulait dire, multipliant les mimiques, parfois les plus incongrues et peu compréhensibles par le spectateur lambda.
Tout au long de ses deuxheures de show (quand même) Cali a réussi à toucherau plus juste par sa franchise et sa fougue inaltérée. Et à ma grande surprise car je pensais que sur scène, la voix de Cali, aurait un peu de mal à être canalisée, elle apparait toujours particulièrement en place et parfaitement claire.
Les titres les plus anciens que j’ai tellement écouté il y a quelques années- « c’est quand le bonheur », Emma, je m’en vais » ont droit à un lifting qui leur donne une vraie jeunesse, les arrangements ont été joliment revisités, et cela permet et de les ’apprécier à nouveau comme à leurs premiers jours.
Ce qui est incontestable quand on voit un concert de Cali, c’est à quel point le chanteur catalan donne sans compter sans jamais tricher ou s’économiser… et on se demande à quoi ressembleront ses concerts dans 20 ou 30 ans lorsque l’énergie sera forcément un peu plus faiblarde.
La tension ne retombera jamais vraiment, atteignant son paroxysme au bout d’une heure trente lorsque Cali chante Je m’en vais, avec une spectatrice prise dans la salle puis lorsqu’il reprend son hymne –récupéré hélas par les politiques- 1 000 Cœurs debout. Qu’il chantera avec le groupe de minots (dont le nom m’a échappé)de sa première partie.
Bref Un délire total- dans tous les sens du terme- pour un concert à 300% totalement Cali….ente !!