En France, #podemos ? (soupirs...).
A propos de la victoire de Podemos, j'aimerais revenir sur le dossier par un autre biais : la récupération politique qui en est faite en France depuis. Elle va de ceux qui en sont le plus éloignés, qui font feu de tout bois, et dont l'instrumentalisation politique est le lot quotidien. De ça, personne n'est dupe, tant c'est grotesque. Mais je crains que certains, y compris dans ma propre famille politique, n'aient pas très bien compris la nature profonde de ce mouvement. Et à contre-courant de ce que je lis depuis, finalement, c'est peut-être Cambadélis qui le comprend peut-être le mieux, puisqu'il en a peur. Normal, c'est leur ennemi idéologique, le contraire de ce que fait le PS, si coupé des milieux populaires et qui ne cesse de s'atrophier sans se poser les bonnes questions. Quand je vois que le député Jean-Marc Germain veut " faire Syriza et Podemos au sein du PS ", je suis mort de rire, et ne suis pas le seul, tant cela semble d'une bêtise incroyable de la part de quelqu'un qui a voté pour la motion des fauxcialistes unifiés, tout le contraire des idées et de l'orientation politique de Podemos. Mais quand je lis que d'autres, au front de gauche, espèrent un mouvement analogue en France et qu'il serait susceptible de le porter, je suis également mort de rire... jaune. Et pourtant, j'en fais partie... Mais je suis lucide. Car ce qui fait défaut, dans ce pays, c'est u n réel mouvement populaire, non basé sur des institutions politiques figées qui musèlent toute initiative, et qui ne soit pas basé sur des personnalités politiques professionnelles. Le danger est qu'elles concentrent, tant elles sont rares, toute l'attention des médias, avec tous les risques que cela comporte. En outre, une grande majorité des français se méfie de ces politiques là, dont ils sont blasés et qui ne soulèvent plus guère d'espoir. Ils ont davantage confiance dans les gens de terrain, ceux qui prouvent ce qu'ils énoncent, comme c'est le cas de la militante anti-expulsions Ada Colau, potentielle future maire de Barcelone, qui a beaucoup donné d'elle même dans ses combats sociaux. En France, ils sont trop peu, ou encore dans l'ombre, sans être pour l'instant reliés par quelque mouvement que ce soit. Le seul mouvement similaire qui pourrait s'en rapprocher et constituer une base pour aller dans ce sens, c'est le M6R. Mais malgré toute la considération que j "ai pour ce mouvement, force m'est de constater qu'il n'atteint pas l'ampleur de Podemos ou de Syriza. Normal, il est bien peu connu du grand public, et apparait hélas comme inféodé à certains partis, ce qui provoque une certaine méfiance, y compris dans les rangs de ceux qui y sont les plus favorables. Quand à ceux qui ont besoin de se sentir appartenir à un parti fortement structuré (suivez mon regard...), avec de la matière pré-pensée et pré-digérée, ils sont encore si nombreux en France que cela freine l'éclosion d'un mouvement populaire d'ampleur. La preuve en est que le mouvement des indignés, en France, n'a que très peu pris, et que ceux qui y demeurent, derniers des mohicans, font montre d'un étonnant et dangereux confusionnisme politique nourri de complotisme de bas étage. L'élan populaire que nous attendons est encore et toujours à créer, et ne saurait se faire sur les fondations minées des partis d'autrefois... Un peu d 'imagination !