50 jours après Pâques, la Pentecôte, comme son nom l’indique donc en grec, ne célèbre pas tant la fin des week-ends prolongés du mois de mai en France, que le don de l’Esprit Saint aux Apôtres.
Petit pitch de révision : après la mort de Jésus, puis Pâques (hop, sa résurrection), puis l’Ascension (Jésus part définitivement), les apôtres et disciples ne font pas les fiers et se planquent de peur de représailles. Faut dire qu’avec Jésus ils avaient mis une sacrée pagaille, du coup, ils la jouent profile bas. Et ce jour-là, alors qu’ils sont réunis dans une maison, un miracle arrive (on appelle ça une « théophanie » : c’est une manifestation de Dieu) : l’Esprit Saint est donné aux personnes présentes dans la maison. Sur le coup, ils sortent à l’extérieur en parlant des langues inintelligibles, mais comprises par tous (très fort !).
La Pentecôte est chez les chrétiens la fête qui souligne la mission universelle de l’Eglise. Jésus n’est plus là pour faire le boulot (annoncer que son Père n’est qu’Amour et qu’il s’agit de retourner son cœur comme une crêpe histoire de connaître ce SuperAmour). Du coup, c’est par l’Esprit que Dieu va donner la possibilité aux chrétiens de faire connaître ce qu’ils vivent.
Parler dans plusieurs langues ? Universalité ? Oui, car la Pentecôte est le « top-départ » de l’Eglise comme ensemble des croyants. L’amour de Dieu, sa compassion, son pardon ne s’adressent pas à une petite élite choisie, ou à un peuple particulier (le peuple juif par exemple à qui il s’est adressé en premier via Jésus). Les langues de feu qui descendent sur les apôtres, représentent cette force vivre de Dieu, qui, en chacun de nous est notre carburant, à savoir l’Esprit. Carburant pour aller sur les routes et témoigner de ce qu’ils vivent. C’est l’envoi en mission. En mission pour annoncer l’Evangile à tous les hommes donc. Il me semble évident que si l’on a une bonne nouvelle, à priori on ne va pas la garder juste pour un petit cercle d’intimes (encore que…..). Bref, c’est en cela que l’Eglise est universelle.
Par contre, je vais arrêter tout de suite les râleurs qui vont me dire « ah ! tu vois bien que dès le début vous êtes prosélytes et que c’est marqué dans la Bible ». Alors oui le chrétien doit annoncer la bonne nouvelle, mais non, il n’est pas « prosélyte ». Vatican II a remis un peu les pendules à l’heure et il n’est pas question de déployer toutes les techniques (y compris la force) pour convertir les gens. Ma tentative de chrétienne de vous faire partager ma foi et ce que je vis, (et de convertir vos cœurs) n’est en aucun cas une entrave à votre liberté. Parce que justement je crois que Dieu vous a fait libre et intelligent (ben tiens !) et que si quelque chose doit se passer entre Lui et vous, ça se fera sans que je vous assène ce que je crois être « vrai ». Votre cœur le découvrira. (et de toute façon, quoique votre cœur découvre, il y aura toujours de la Vérité là-dedans…). Vatican II nous a tous dit qu’au-delà des mots, c’est notre manière de vivre, humblement, qui va être vecteur d’évangélisation. Cela nous laisse du pain sur la planche pour avoir des conduites exemplaires ! Mais avec l’aide de l’Esprit….