10 minutes chrono… pratiquement la 5e dimension quand je me mets en cuisine. Chez moi 10mn c’est le temps qu’il me faut pour penser que j’ai peut-être besoin d’un couteau, après il m’en refaut 10 pour le trouver et 10 nouvelles pour me souvenir pourquoi je l’ai entre les mains et 10… Et là, pas le choix, 10 minutes chrono c’est pour tout.
L’avantage de ce timing à la Jack Bauer c’est que je n’ai pratiquement pas eu le temps de me stresser le sang… enfin plutôt que les autres n’ont pratiquement pas eu le temps de se rendre compte que j’avais le sang figé par la terreur qui montait en moi ! Une terrible terreur qui montait, montait, montait… la peur du loupage !
A la maison j’ai un truc anti-loupage, la multiplication des petits plats… Dès que je sais que je dois faire à manger pour des copains, je commence par me faire un petit menu, quelques entrées, un petit plat ou deux, peut-être un dessert et dès que j’ai tout je recommence, je m’en refait un autre histoire d’avoir le double de recettes. Et comme ça, quand je vois que la petite compotée de légumes sauvages et bananes au frichti de rhubarbe, que je suis en train de faire, commence à virer à la poêlée martienne, à un truc entre la soupe de pneus et le concassé d’huitres en coquilles... pas d’problème ! je substitue, je déconstruis, je ventile… une fois tu la vois, une fois tu la vois plus… et hop par la fenêtre le désherbant vénusien, et au suivant ! au suivant ! Et comme généralement j’ai assez de stock, ça se voit pas trop, enfin à part sous la fenêtre où maintenant y’a des drôles de trucs qui poussent…
Mais là, pas question d’arriver avec mes 18 000 plats de rechange, on se loupe pas, just one to put on the pot ! comme on dit du côté de chez Shakespeare, alors forcément j’ai eu le globule rouge qui s’est sauvagement coagulé toute la soirée ! Et à force de se le dire, ça loupe pas. Et c’est comme ça qu’au moment où ma tension commençait à repasser sous les trois chiffres… l’omelette a frappé !
Et pourtant jusque là tout allait bien, surtout grâce aux filles qui jouaient les petites mains dans mon atelier avec une bonne humeur qui ne pouvait être que terriblement contagieuse, un peu plus et j’allais libérer le bouquet de ciboulette que j’étranglais nerveusement sous la table pour me détendre, un peu plus… quand j’ai été pris par un trop plein de confiance galopante ! l’erreur du débutant… et c’est comme ça que j’ai oublié une règle de base, l’omelette tu n’oublieras pas ou une carpette flapie tu auras !
Et ça n’a pas loupé, alors que je l’ai laissé toute dorée, gonflée de formes prometteuses, pleine de promesses voluptueuses… le temps d’aller chercher l’assiette, de papoter au passage, de picorer et de repapoter, quand je suis revenu je ne l’ai pas reconnue. C’était à tel point que j’ai demandé à la cantonade, ben où qu’elle est mon z’omelette… l’a pas bougée qu’on m’a répondu. Et c’est là que je l’ai vue, gisante dans la poêle… j’ai pas pu me retenir, j’ai crié, qui qu’a tué mon omelette ! en même temps que tous mes poils levaient les mains ! Elle était morte ! Du coup j’ai cherché une fenêtre, et rien, un animal affamé, rien non plus, un enfant que je pourrais corrompre, toujours rien ! Et l’évidence m’a frappé, il ne restait plus qu’une solution pour faire jouer les filles de l’air à l’indésirable, j’allais me l’avaler sauvagement (avec l’aide de quelques bouches complices…) !
Et c’est donc comme ça que finalement, toujours grâce aux filles qui jouaient les petites mains dans mon atelier avec une bonne humeur qui ne pouvait être que terriblement contagieuse et à ma grande bouche que cet atelier s’est finalement bien déroulé… même si curieusement… une recette… une recette ? Ah bon ?... et passée très très discrètement sans même s’arrêter !
Petits tartares’Thaï
Ingrédients par personne : 45g de steak haché très frais – 1douzaine de feuilles de basilic thaï et quelques une de plus quelques petites pour décorer – 6feuilles de menthe – 4petites tiges de ciboule – ¼ de càc de gingembre frais râpé – ½ piment oiseau émincé très fin (quelques lamelles au goût) - 2 càs d’huile neutre - 1 dé d’oignon Maggi - 1 càs de vinaigre balsamique
Emincez assez fin le basilic thaï, la menthe et la ciboule. Emincez le plus fin possible le piment oiseau.
Mélangez les herbes et la moitié du piment.
Placez la viande dans un emporte-pièce et tassez-la dans le fond, couvrez avec le mélange d’herbes et tassez de nouveau, retirez délicatement l’emporte pièce.
Préparez la sauce, émulsifiez avec un mixer plongeant le piment restant mélangé à l’huile, au vinaigre, au cube à l’oignon et au vinaigre balsamique.
Nappez la viande et les herbes de sauce et décorez avec les petites feuilles de basilic restantes. Et si vous aussi vous voulez vous lancer en 10 minutes chrono toutes les recettes, les miennes et celles d’Adèle, deFred et de Requia seront très bientôt sur le blog des astucieuses, là : le blog des astucieuses… et pour finir, merci à la bande de filles et de garçons à la bonne humeur contagieuse, merci Pascale, Alice, Domitille, Quitterie, Cathy, Bulle, Murielle, Ana, Capucine, Noémie, Mathias… et à celles et ceux que j’ai oubliés de citer… rajoutez-vous ! et qui ont fait que ce soit un petit moment d’échange et de bonne humeur… Et merci à Cédric !
Mais pourquoi, c’est bien dans Roméo et Juliette, just one to put on the pot… est-ce que je vous raconte ça…