Dès les premières notes des canadiens de Viet Cong, on sent la différence. Le groupe commence étonnamment par deux titres (nouveaux ? anciens ?) non présents sur leur premier et seul disque. Il faut dire que celui-ci n'en contient que sept. Pas facile avec cela de tenir un concert de 1 heure. La musique de Viet Cong est plus "brut" en live. Le chanteur et bassiste, Matt Flegel, force allègrement sur sa voix - on plaint déjà ses cordes vocales. La rythmique est encore plus impressionnante que sur disque (attention aux oreilles!). Même maman qui venait un peu à reculons, commence à s'y laisser prendre. Surtout pendant le "tube" "Continental Shelf". Enfin surtout pour le géant batteur, Mike Wallace, qui sous l'effet de la chaleur finit par enlever le haut. Je la vois subjuguée pendant l'interminable morceau final où l'ange blond tape ad libitum comme un forcené, ce qui fait ressortir la musculature parfaite de son torse nu. "Death", encore plus que sur disque, est éprouvant pour les nerfs et comme il leur semble difficile d'enchaîner après ça, les Canadiens décident de s'en tenir là, sans un rappel, sans même un au revoir. Le public reste comme nous coi, abasourdi par la lumière et la musique de la sono rallumées soudainement. On est nombreux à ne pas pouvoir bouger tout de suite, réclamant inconsciemment davantage mais sentant bien que nous ne serions pas écoutés. Je suis frustré pour ma part de n'avoir pas entendu ma préféré du groupe, "Pointless Experience". A l'image de leur nom - qu'ils n'ont pas voulu changer malgré l'annulation de concerts -, Viet Cong n'est pas prêt aux concessions. A double tranchant.
A lire, le très beau papier de Playlist Society sur Viet Cong et Women.