à tel point

Par Richard Gonzalez
Col des Mouilles, Sainte-Agnès, Isère, mai 2008
Faudra-t-il dire adieu aux fauvettes qui passaient de ma main à ton front, aux mûres qui perlaient tes chemins, aux rêves fauves dans les brousses de notre enfance?
Je ne m'offusque pas
de
l'évanouissement des animaux et des fleurs parce qu'il va nous priver de médicaments précieux ou de nourritures variées. C'est pour l'amour de la vie et la vie de l'amour, c'est pour les voyages des âmes, la poésie du réel que je me ronge les sangs. Autant que les brûleurs de jungle à leur échelle, les maires qui acceptent encore d'éventrer des prairies dans leurs villages sont aussi coupables de cette série d'attentats contre les rêves.
"Je sais que l'unique chant, de tous les chants anciens le seul digne, l'unique poésie est celle qui se tait et aime toujours le monde, cette solitude qui rend fou et vous dépouille." (Antonio Gamoneda)