CA125 a déjà une longue histoire. Déjà connue pour prédire la récidive du cancer de l’ovaire, elle est également la base du dépistage et a même déjà été envisagée dans une récente étude comme biomarqueur pour détecter le cancer de l’ovaire à un stade précoce, un véritable défi puisque plus de 70% des femmes atteintes sont encore diagnostiquées à un stade avancé. Cependant, la fameuse protéine n’est pas toujours très fiable – certaines femmes atteintes de cancer de l’ovaire ne présentent pas des niveaux élevés de CA125, et les niveaux peuvent également être élevés dans des conditions non cancéreuses. Découverte dans les années 1980 par un chercheur du MD Anderson Cancer Center, elle apparait ici également comme un biomarqueur du développement du cancer.
Ici, les chercheurs de l’University College de Londres ont développé un nouvel algorithme appelé ROCA, pour risk of ovarian cancer algorithm qui évalue le risque de cancer en fonction des niveaux CA125 mesurés chaque année. ROCA a été testé sur 46.237 femmes âgées de 50 ans ou plus dont des femmes à risque normal, intermédiaire ou élevé qui ont subi, en plus de tests de CA125 répétés une échographie transvaginale. Chaque année, leur taux de CA125 a été mesurés.
Au total, 296.911 tests ont été effectués sur 3 ans de suivi. 640 femmes ont subi une intervention chirurgicale, 133 ont été diagnostiquées avec un cancer de l’ovaire.
L’algorithme permet de détecter avec précision 86% des femmes atteintes de cancer de l’ovaire (sensibilité), et exclut presque 100% des femmes exemptes de cancer (spécificité).
- Globalement, ce nouveau mode de détection permet de dépister 2 fois plus de cas de cancer.
Si la recherche ne dit pas encore si ROCA a sauvé des vies en détectant des cas de cancer plus tôt, ce nouvel algorithme est sans aucun doute un moyen efficace d’évaluer le risque de cancer de l’ovaire, et pourrait sauver la vie de nombreuses femmes. Car, rappellent les auteurs, les symptômes du cancer de l’ovaire peuvent être similaires à ceux d’autres maladies (ballonnements, douleur dans le bassin et le bas-ventre, difficulté à s’alimenter).
N.B. Un des auteurs a déclaré une activité de conseil pour le laboratoire Becton Dickinson dans le domaine des marqueurs tumoraux.
Source: Journal of Clinical Oncology (In press) 4 May 2015 A risk algorithm using serial biomarker measurements doubles the number of screen-detected cancers compared to a single threshold rule in the United Kingdom Collaborative Trial of Ovarian Cancer Screening (UKCTOCS)
Lire aussi : CANCER de l’OVAIRE: Dépistage génétique pour toutes les femmes atteintes? -