Franck Thilliez et Laurent Scalese : L'encre et le sang

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

L'encre et le sang de Franck Thilliez et Laurent Scalese  3/5 (26-04-2015)

L'encre et le sang (118 pages) est sorti le 13 juin 2013 chez Pocket thriller.

Temps de lecture : 1h00

Thèmes : fantastique - vengeance – écriture – mort – folie -


L’histoire (éditeur) :

William Sagnier, écrivaillon un peu raté, arrive à Hong Kong, bien décidé à tuer son ex et son amant : Cassandra et Jack Malcombe. Ceux-ci lui ont volé son manuscrit qui est depuis un énorme succès international. Par hasard, William tombe sur une vieille machine à écrire aux pouvoirs étranges : tout ce qu'il écrit se réalise. Profitant de l'occasion, William décide de faire souffrir les amants en se servant de leur faiblesse : Cassandra vieillit prématurément, tandis que Malcombe perd tout son prestige. Mais petit à petit, William ne semble plus contrôler la machine. Et pour cause, c'est en fait Malcombe lui-même, qui ayant trouvé cette machine en premier, dirige les faits et gestes de William… Et pour en être libéré, il doit attendre que la machine choisisse un autre propriétaire.

Mon avis :

Voilà une nouvelle dont j’attendais beaucoup (trop) et qui s’est révélée moins savoureuse que prévue. Quand on réunit deux brillants auteurs français de thrillers, on est en droit d’espérer la nouvelle du siècle, non ? C’est pourquoi une fois celle-ci terminée, il reste un petit goût de déconvenue.

L’idée est très bonne et l’écriture à quatre mains reste homogène du début à la fin (je me demande d’ailleurs comment peut se passer concrètement un tel travail), mais l’histoire est un peu trop tout en finalement trop peu je trouve. Trop condensée peut être tout simplement : parce que le début d’histoire s’annonçait particulièrement prometteur et que l’on avance trop brutalement (et c’est peu dire !) jusqu’au dénouement que l’on sent venir sans avoir véritablement de certitudes.

William Sagnier débarque à Hong Kong pour liquider Jack Malcombe  et sa petite amie Cassanra Brandström. Celle-ci l’a largué après lui avoir volé le  manuscrit de son roman que Jack s’est approprié et a publié sous son nom. Le succès lié à « Mer Sanglante », rend le nouvel amant de la célèbre éditrice, riche et laisse surtout William sur la paille. Ce prof de physique se retrouve sans rien, juste avec le sentiment d’avoir été trahi et l’envie irrépressible de se venger.  L’heure est venue, sauf que rien ne se passe comme prévu : la tentative de meurtre rate et il échoue même dans son suivide. Et s’il était temps de réécrire sa vie ?

L’encre et le sang est une nouvelle fantastique (de celles que Stephen King aurait pu nous offrir) qui  plaira a beaucoup. Le thème de la vengeance est exploité avec beaucoup de force et brutalité et les descriptions détaillées ne manquent pas pour mettre le lecteur  dans l’ambiance « horreur absolue ». Ça marche, pas de doute, mais ça ne fait pas tout pour apprécier pleinement un texte.

Pour ma part, je n’ai pas réussi à m’impliquer dans cette lecture. Je n’ai éprouvé de sympathie pour personne (même si a début William Sagnier m’a tout même attristée) et finalement la lecture s’est faite de manière détachée, aussi parce que je n’ai pas compris une telle escalade de la violence  (notamment vis-à-vis d’innocents). Je suis certaine que cette nouvelle de manière plus exploitée et  plus étoffé aurait donné un très bon roman.

Pour moins de 3 euros je dois quand même dire que cette L’encre et le sang  se lit pas trop mal. Elle garde une idée intéressante mais une trame narrative brusque et trop brève.