Les hommes sujets au rhume des foins peuvent avoir un risque accru de cancer de la prostate, c’est la conclusion surprenante de cette très sérieuse étude menée sur les données de près de 50.000 hommes participant à la fameuse cohorte Health Professionals Follow-up Study, suivis pendant 25 ans…Les conclusions présentées dans l’International journal of Cancer et qui restent tout de même à reconfirmer, évoquent l’explication de l’implication de l’inflammation ou plus généralement du système immunitaire.
Reste aussi à comprendre une autre conclusion embarrassante de l’étude, l’asthme est associé à une chance plus élevée de survie, en cas de cancer de la prostate.
Les chercheurs de l’Université de Johns Hopkins ont analysé les données de 47.880 hommes, âgés de 40 à 75 ans, sans antécédent de diagnostic de cancer au départ de l’étude. Ces participants ont été suivis pendant 25 ans et étaient invités tous les 2 ans à renseigner leurs résultats de santé par questionnaire et tous les 4 ans, leur régime alimentaire.
Les chercheurs ont étudié l’association entre le cancer de la prostate et de l’asthme ou rhume des foins, en regardant également le risque de décès de cancer de la prostate. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possible comme l’âge, l’IMC, l’origine ethnique, le tabagisme, l’exercice physique, le diabète et les antécédents familiaux de cancer de la prostate.
5% des participants de la cohorte avaient des antécédents d’asthme au début de l’étude,
25% des antécédents de rhume des foins.
Au cours des 25 ans de suivi, 6.294 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués, 625 décès enregistrés.
L’analyse constate que :
· être sujet au rhume des foins au début de l’étude est associé à un risque accru de développer un cancer de la prostate, à la limite de la signification statistique (RR : 1,07, IC 95% de 1,01 à1,13).
· Des épisodes de rhume des foins » il y a plus de 30 ans » sont faiblement associés au risque de décès de cancer de la prostate, avec une faible signification statistique (RR : 1,10, IC 95% 0,92 à 1,33).
· qu’avoir de l’asthme au début de l’étude semble associé à un risque plus faible de développer un cancer de la prostate (RR : 0,89, IC à 95% de 0,78 à 1,00)
· l’asthme semble également associé à une diminution du risque de cancer de la prostate mortel, (RR : 0,67, IC 95% de 0,45 à 1,00).
Les chercheurs concluent que les hommes déjà diagnostiqués avec l’asthme sont moins susceptibles de développer un cancer de la prostate mortel. Ils invoquent, avec ces résultats des profils immunitaires spécifiques impliqués dans le développement du cancer de la prostate. Des résultats qui appellent à mieux définir les profils immunitaires de risque.
Source:International Journal of Cancer February 27 2015 DOI: 10.1002/ijc.29463
Asthma and risk of lethal prostate cancer in the Health Professionals Follow-Up Study (Visuel Fotolia)
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