Critiques Séries : Louie. Saison 5. Episodes 5 et 6.

Publié le 23 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Louie // Saison 5. Episodes 5 et 6. Untitled / Sleepover.


Louie est le papa préféré des enfants et c’est aussi ce que vont démontrer ces deux épisodes. Ce que j’adore dans les épisodes avec Louie et des enfants c’est que souvent c’est sujet à de très belles séquences humoristiques, à la fois par rapport à la confrontation de deux générations différentes mais aussi car Louie a un don si naturel avec les enfants que l’alchimie se produit de façon instantanée. Si ces deux épisodes sont excellents c’est en grande partie grâce aux enfants justement. La saison 5 de Louie est pour le moment bien en dessous de ce que j’aurais pu imaginé au départ mais cela n’en fait pas une mauvaise saison pour autant, surtout avec ces deux épisodes qui remontent le niveau de manière drastique. « Untitled » est un épisode particulièrement beau car c’est un épisode qui inspire encore une fois une profonde vérité. Je n’ai pas d’enfant, je ne compte pas en avoir de si tôt mais il y a quelque chose de particulièrement terrible chez Jane dans cet épisode. La fille de Louie est dans une situation que personne n’a envie d’avoir : celle de ne pas avoir d’amis, de se sentir seul, de parfois avoir envie de respirer un bon coup, de faire un voeu et de disparaître complètement. Jane est en pleine dépression finalement, vous ne pensez pas ? Mais Louie est presque absent là dedans. Il s’endort dans le taxi, ne se souvenant pas de comment il est arrivé dans sa chambre.

Le rêve terrible de Louie est un autre moment qui permet de rappeler aussi que Louie n’est pas une série que sur quelque chose de drôle, c’est aussi une série particulièrement dramatique et qui fait de ce point de vue là des choses très intelligentes. La scène de cauchemar est à moitié drôle car l’on ne sait pas s’il faut en rire ou bien en pleurer. C’est là que cet épisode met presque mal à l’aise le spectateur sans pour autant que cela ne soit une mauvaise chose car la façon dont Louie nous met dans l’embarras. La série s’amuse, nous offre encore une fois des séquences psychédéliques assez incroyables qui pourraient facilement rappeler des personnages du Saturday Night Live qui auraient fricotés avec Holy Motors. La façon dont cette histoire évolue est dramatique à souhait mais c’est la place de Jane le plus important et de la dépression de cette dernière. C’est aussi le point de départ d’un épisode très sombre et pourtant brillant. Mais l’épisode donne aussi de la place à Lilly, son autre fille, qui a elle aussi des choses à nous raconter alors que Louis récupère sa fille d’une « sleepover » et que l’hôte, la mère, divorcée, demande à Louis de bouger son aquarium et fond en larmes quand il décline poliment l’invitation. C’était un moment étrange et pourtant, un moment cruel et vrai.

La série aime ce genre de choses qui mettent dans l’embarras le héros qui se sent tout de suite concerné. Louie est facilement touché dès que quelqu’un réagit de façon extrême face à lui. Il y a aussi le running gag autour de Jonathan Glaser, volant les répliques et blagues de Louie, puis sa veste. Ce qui est étrange c’est que cet épisode ne ressemble pas forcément à la dose habituelle de Louie. Il n’y a que 8 épisodes (contre 13 habituellement) cette année et je dois avouer que je suis déjà intrigué de voir la suite de la saison évoluer. Et nous avons « Sleepover », l’enfer pour Louie. Ce dernier se retrouve à organiser une soirée pyjama et cet épisode est tout ce que la série peut faire de plus drôle, même de façon étrange. Car au milieu de cet épisode nous avons tout de même Louie, qui s’isole dans une pièce pour appeler Pamela et commencer à parler de sexe et à se chauffer jusqu’à ce que Pamela se rende compte qu’il y a des enfants dans la pièce à côté de celle de Louie et qu’elle décide de raccrocher. Louie est quelqu’un de complètement barré tout de même dans le sens où il se retrouve toujours dans de sales situations même quand on pense qu’il a réussi. Jane est à nouveau au centre de l’épisode (ou presque) et cela fonctionne là aussi très bien.

Shasta à côté est complètement différent et puis bien évidemment, le plus important est les conséquences que va avoir tout ce que Louie peut dire, sans compter la tournure de la soirée qui se transforme en véritable enfer auditif pour notre héros, avec des filles qui crient dans tous les sens. Ces deux épisodes peuvent être plus ou moins pris l’un avec l’autre dans le sens où il y a une sorte de véritable lien. Cet épisode donne de la place aux filles de Louie mais le précédent aussi le faisait. Cela permet de poser les bonnes questions et de se dire que finalement la série a énormément de choses à raconter au travers des problèmes familiaux de Louie et de l’influence que cela peut avoir sur ses enfants. Louie est un bon père mais juste quelqu’un qui est souvent malchanceux. La série n’a de cesse de nous le rappeler encore et encore au travers de ces deux épisodes. Le premier car il est dramatiquement fort et l’autre car il offre de jolies scènes comiques (ou drôles par mégarde). Je trouve que la relation entre Louie et Pamela a aussi évolué dans cet épisode alors que Louie prend un peu plus les rennes et une place différente de ce que l’on avait déjà pu voir par le passé. Surtout sur l’épisode de la rupture. Finalement, ces deux épisodes sont au sommet de l’air de Louie.

Note : 10/10. En bref, deux épisodes de génie, liés et pourtant différents.