Zedi Feruzi, le président de l'Union pour la paix et
la démocratie (UPD), un petit parti de l'opposition burundaise, a été
assassiné avec son garde du corps samedi 23 mai. L'homme a été abattu
non loin de de sa maison, alors qu'il rentrait chez lui dans le quartier
de Ngagara.
Peu après l'incident, son corps ensanglanté et celui d'un garde du
corps gisaient devant son domicile. Selon l'envoyé spécial de France 24 Thaïs Brouck, un journaliste de radio burundais a également été blessé.
M. Feruzi a reçu plusieurs balles, dont une dans la tête. Il
circulait apparemment à pied quand il a été attaqué, a expliqué un
voisin, qui a n'a pas assisté à la scène mais était à proximité au
moment de l'incident.
"Nous avons entendu une vingtaine de coups de feu, tout le monde a
plongé par terre, des gens ont vu une voiture Toyota s'enfuir
précipitamment", a raconté cet habitant. Une troisième personne a été
grièvement blessée.
"Les habitants du quartier ont peur"
Petit parti d'opposition, l'UPD s'est un moment divisé, une faction
se rapprochant du parti au pouvoir CNDD-FDD. Mais l'UPD était retourné
récemment dans l'opposition.
Environ une heure après l'incident, aucun policier n'était présent
sur place. Deux barricades de pneus enflammés brûlaient à l'entrée de
Ngagara.
"Les habitants du quartier ont peur, ils ont érigé des barricades
pour empêcher les gens de passer", a constaté notre journaliste sur
place.
Vendredi soir, trois personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines blessées dans une attaque à la grenade en plein centre de la capitale.
Ces violences interviennent alors que le pays connaît depuis un mois
un vaste mouvement de contestation populaire contre le président Pierre Nkurunziza, candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin.
Des manifestations ont lieu quasi quotidiennement, émaillées de
nombreux heurts avec la police, avec près de 25 morts en quatre
semaines.
Plus tôt dans la journée de samedi, les opposants à Pierre Nkurunziza ont déclaré une trêve des manifestations. Ils ont également annoncé avoir entamé un "dialogue" avec le pouvoir.
Source : France24