Si nous rentrons dans une nouvelle ère où les questions de l’information, de l’innovation et des évaluations de la pertinence de ce que l’on met en place, deviennent essentielles, alors il n’est pas stupide d’imaginer de recentrer les batailles écologistes autour d’une école digne de ce nom.
En ce sens la révolution à opérer devrait adopter des principes systémiques chers aux écolos, en oeuvrant à tous les niveaux à fois.
A un moment où la faillite d’Areva préfigure celle de nos élites, où ça « patine » à tous les niveaux, il est grand temps de redonner quelques principes d’une possible révolution à opérer.
- La question de l’éducation, de la transmission des connaissances nécessaires pour pouvoir prendre les meilleures décisions possibles face aux défis de notre planète, concerne peu ou prou tout le monde. Elle doit donc mobiliser l’ensemble de citoyens et pourrait servir de ciment fédérateur d’un état d’esprit écologiste digne de ce nom.
- L’erreur majeure serait de croire qu’au motif que les évolutions sérieuses prendront du temps, il ne faille qu’entreprendre des réformettes. La révolution doit s’opérer de tous les côtés à la fois, des crèches à la formation continuée en passant par l’université. En dégageant des échelles de temps acceptées.
- La révolution à opérer devrait instituer un dispositif de régulation qui veille comme à la prunelle de ses yeux à ce qu’existe une offre diversifiée, encourageant une excellence reconnue dans chaque domaine, aucun n’étant considéré comme mineur et un abandon du délire de croissance illimitée pour re-instituer une prise en considération de la finitude et des cycles fondements du vivant.
- La révolution à opérer doit graver au fronton de ses établissements une devise du genre « n’oubliez jamais que la responsabilité des humains, est de perpétuer l’aventure de la conscience, ce qui suppose de cultiver des aptitudes à penser le sens, à percevoir sensiblement les différences et à réaliser ce qui a été décidé».
- La révolution doit toucher tous les corps institués présents, du ministre au nettoyeur de surface, et proposer des pistes locales et globales, girondines et jacobines dirait Philippe Meirieu.
- Elle devrait offrir un programme commun de connaissances minimum obligatoires pour créer de la cohésion et elle devrait s’engager à ce que chaque personne ait une activité qui lui convienne. Les réajustements à opérer, si un déficit ou un trop plein survient dans un domaine deviennent alors une des préoccupations majeures.
- Tous les échelons sont abolis, seuls restent des maisons de la transmission, où peuvent se croiser des assistantes maternelles avec des profs de fac. C’est le contraire de la division des tâches et du travail. Un maître mot la coopération à tous les étages. Et résolution des conflits. Chaque unité de la transmission veille à qu’il y ait un encadrement des petits par les grands des moins sages par les plus sages, des moins habiles par les plus habiles, des colériques par les calmes, des jeunes par les vieux, des nouveaux venus par les plus anciens... Et s’évertue à réaliser ses objectifs spécifiques.
- Tout doit être fait pour que chaque habitant du territoire puisse accéder à terme en moins de 30 minutes à une maison de la transmission.
- La direction des établissements sera constituée pour partie de professionnels et pour partie de citoyens élus sur la base de projets. Un organisme incontestable à créer, sera chargé de l’évaluation et des propositions de réajustements nécessaires et de faire connaître tout ce qui réussi.
10.La période de transition vers ce dispositif devra être l’objet d’un consensus et pourrait durer une génération ce qui ne paraît pas démesuré. Les citoyens seront grandement sollicités pour réaliser cette révolution qui devra être plus prégnante que l’édification des cathédrales. Ils pourront proposer leurs activités notamment de tutorat et devront être évalués. Un vaste plan de formation de l’inspection générale sera créé. Au programme visite des zones de non droits et des poubelles du monde, neuro-sciences de pointe, pratiques corporelles et méditatives, le best off du collège de France…
11.Le mode institué d’un cursus sera un mixte d’unités unités capitalisables et de projets multidisciplinaires. Avec traitement des populations maltraitées et/ou en souffrance.
12.Idéalement ces maisons de la transmission pourront aussi servir de centre de bourse des achats intelligents, de sensibilisation à l’autonomie alimentaire, de réservoir républicains d’élus, etc…