J’attendais avec une véritable impatience de lire ce roman épistolaire entre deux de mes auteurs préférés dont je savais, pour la petite histoire, qu’ils sont amis et que pour relancer l’écriture de Jean-Claude Mourlevat alors en panne d’inspiration, Anne-Laure Bondoux lui avait lancé l’idée de ce roman à quatre mains.
Idée excellente puisque nous devinons derrière chaque chapitre à quel point ils ont su à la fois se surprendre et se fondre dans l’univers de l’autre à travers leurs écrits.
Un régal pour le lecteur qui assiste à cette construction d’un récit où chacun étonne l’autre en l’amenant vers des rives d’écriture qu’il n’aurait certainement pas exploré seul.
C’est ce genre de livre qui fait du bien, qu’on savoure comme un bonbon qui fond doucement sur la langue et qu’on aimerait bien voir durer encore juste un peu.
Très loin des univers habituels des deux auteurs, ce roman est ancré dans la réalité, dans la vie quotidienne de deux personnages réunis par le secret d’un paquet qu’Adeline Parmelan a fait parvenir à Pierre-Marie Sotto, écrivain célèbre et meurtri par la disparition de sa femme.
Nous suivons donc leur correspondance avec ce fil rouge d’enquête à propos de la mystérieuse femme disparue de Pierre-Marie à laquelle cette enveloppe est reliée.
Leurs échanges de mails et ceux de leur entourage, personnages secondaires hauts en couleur, se font de plus en plus intimes, drôles, complices et inattendus.
Si ce roman m’a moins bouleversée que d’autres titres individuels de chacun des auteurs, il m’a néanmoins fait sourire à de nombreuses reprises et j’ai savouré cette histoire où l’amour, l’humour et la musique sont omniprésents et rappellent ainsi l’essentiel d’une vie.
Et je danse aussi, Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat, Fleuve, 2015