Avec sa plateforme en ligne qui facilite la mise à disposition des documents publics, la start-up californienne entend faire passer les administrations publiques à l’ère 2.0.
Simplifier la mise à disposition des documents publics, c’est le pari relevé par NextRequest, jeune pousse lancée au début de l’année à San Francisco. La demande d’information des citoyens auprès des institutions publiques, la recherche des documents correspondants par ces dernières et leur mise à disposition constitue un processus complexe que l’entreprise souhaite simplifier. « Nous proposons une plateforme qui offre trois services différents. » explique Reed Duecy-Gibbs, co-fondateur et chief product officer de NextRequest. « Les citoyens peuvent y soumettre facilement leurs requêtes ; les fonctionnaires disposent d’une interface intuitive qui leur permet de recevoir et traiter ces demandes ; enfin, une fois que les documents sont identifiés et envoyés au demandeur, ils sont automatiquement publiés en ligne dans les archives, afin qu’à l’avenir d’autres individus puissent y avoir rapidement accès sans avoir à demander. »
NextRequest offre une interface intuitive permettant aux citoyens de poster leurs demandes en ligne.
Gagner du temps et de l’argent
Derrière ce service, une loi : le Freedom Information Act, voté en 1966 par le président Lyndon Johnson, qui oblige les agences fédérales à fournir leurs documents à quiconque en fait la demande. Problème : entre des systèmes d’information parfois archaïques (nombre d’archives sont disponibles uniquement sur papier) et des méthodes d’organisation qui diffèrent d’une agence à l’autre, les citoyens ont du mal à s’y retrouver. Les institutions publiques, de leur côté, s’empêtrent dans de longs et fastidieux processus qui leur coûtent du temps et de l’argent : 400 dollars en moyenne, selon une vidéo publiée sur le site de NextRequest. « Notre solution permet aux gouvernements de gagner un temps précieux et de réduire considérablement le risque de laisser des demandes sans réponses, ce qui peut ouvrir la voie à des poursuites judiciaires susceptibles de coûter encore d’avantage d’argent… » argumente Reed. L’entreprise cible toutes les agences gouvernementales susceptibles de devoir répondre à des demandes : Etats et municipalités, mais aussi universités publiques, tribunaux, écoles… L’échelle locale est pour l’heure privilégiée, les choses devenant bien plus complexes quand on passe à l’échelle fédérale. Moyennant une souscription annuelle, ces institutions ont accès à une plateforme personnalisables et faciles d’accès, avec données stockées sur le cloud. La ville d’Oakland utilise actuellement un prototype. D’autres projets pilotes sont en cours de négociation à Seattle, Sacramento et Tacoma.
``A la clef : des procédures moins fastidieuses et une réduction drastique de la paperasse grâce au stockage des données sur le cloud.
Mettre les nouvelles technologies au service de l’Etat
Selon Reed, nous sommes en passe d’assister à une révolution dans la manière dont fonctionne l’Etat : « Le secteur privé a fait siennes les nouvelles technologies qui permettent d'accroître simplicité, rentabilité et efficacité, tandis que l’Etat, pour différentes raisons, n’a pas encore été en mesure de les adopter. Mais c’est en passe de changer, les investisseurs s’en rendent compte et sont prêts à financer les entreprises qui cherchent à fournir de meilleurs services pour les gouvernements et les citoyens. » Parmi ces entreprises, on compte également Archive social, qui propose aux gouvernements une solution clef en main pour gérer les archives issues des réseaux sociaux. C’est tout naturellement que les deux sociétés, au corps de métier similaires, ont décidé de travailler ensemble : « Lorsque quelqu’un effectue une requête en lien avec les réseaux sociaux via notre plateforme, celle-ci est redirigée vers les services d’Archive social, qui est alors en mesure de la traiter. » développe Reed. Parmi les initiatives hexagonales, citons Fluicity, qui vise à fluidifier la circulation de l’information entre les citoyens et leurs municipalités.