La nuit arrivait sur le parking de l’allée de Dublin à Massy. Dans un appartement donnant sur le parking, une équipe de rugby attire les regards. Puis descend l’escalier de l’immeuble et traverse le public et commence à s’échauffer sous les indications d’une femme équipée d’un mégaphone. Ils sont neuf, des rugbymen, des vrais, de l’équipe de la ville, leurs courses, leurs pas, leurs mouvements dessinent l’espace au sol : des ronds, des carrés. Et les voici réunis en cercle, au centre. C’est alors que descend, au bout d’un fil, une danseuse, petite, légère. Elle se balance, elle frôle le sol, elle est retenue par les neuf hommes qui la reçoivent comme un don venu du ciel, une sorte d’ange dans la nuit. Quand elle se love sur elle-même, elle ne tient pas beaucoup plus de place qu’un ballon ovale dont les sportifs prennent grand soin. Il y a cette opposition entre la force des athlètes et la fragilité de la danseuse, entre le sol où prend appui le groupe d’hommes et le ciel où vole la femme seule. Ils sont les uns avec l’autre, les uns avec les autres, et font une sorte d’hommage à cette soirée massicoise un peu fraîche.
Ils seront à Chamarande (91) le 6 juin dans le cadre du Festival de jour // de nuit.