Nimona (récit complet)

Publié le 22 mai 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Nimona »

Scénario et dessin de Noëlle Stevenson,

Public conseillé : Adultes / Adolescents (à partir de 12 ans)

Style : Aventures médiéval fantastique débridé
Paru aux éditions Dargaud, le 22 avril 2015, 272 pages couleurs, 19,99 euros
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L’histoire

Nimona est une jeune fille un peu spéciale. Elle toque à la porte de Ballister Blackheart, le plus célèbre de tout les super-vilains du secteur. Espérant être prise en tant qu’assistante, elle montre à son maître ses capacités spéciales : elle est capable de se transformer à volonté en n’importe quel animal ou monstre…
Avec un tel potentiel, Blackheart prend sous son aile cette jeune fille-monstre.. et les voila partis pour imaginer ensemble un nouveau plan diabolique. De quoi anéantir le super-héros Goldeloin, son ennemis juré…

Le contexte

“Nimoa” est un phénomène éditorial qui a séduit plus de 100.000 lecteurs américains. A l’origine, cette fable pétillante, mêlant Héroic Fantasy et Humour est un site internet, créé par Noelle Stevenson, (alias Ginger Haze). Cette auteure, diplomée de “ l’Institute College of Art”, avait publié les comics de super-héros suivant : “The Bullet”, “Adventures of Doctor Flagellus Hurt” ou “The Shadow and the Flame”.
Fort de 85 000 fans, cette série Web a été récompensée par le “prix Cartoonist Studio” du magazine en ligne “Slate” dans la catégorie du meilleur webcomic.
Sa parution chez Dargaud est donc un événement éditorial majeur, avec un site dédié et une pré-publication. (voir le site)
Enfin, si le lectorat de base de “Nioma” est tout naturellement les “jeunes adultes” friands d’Héroic fantasy et de second degré, Dargaud espère toucher les ado’.

Ce que j’en pense

“Nimona” est le genre d’album que j’ai un mal fou à cerner. D’un coté, il y a du bon, du très bon même. Noelle Stevenson, nourrie aux séries et aux références Geek (G.O.T, Le seigneur des anneaux, et toute la lignée des comics populaires) nous offre une oeuvre personnelle, qui se joue de genres. Elle invente, à la façon d’un “Kamelot”, une “Heroic fantasy” qui ne se prend pas au sérieux, en jouant avec toutes les références préalablement digérées.

Plus intéressé par l’intime que par le spectaculaire, son récit prend du temps pour développer les personnages. D’ailleurs, ses personnages ne correspondent à aucun archétypes. Vu par le petit bout de la lorgnette, le “super-vilan” n’a pas vraiment choisi son rôle et la fille-monstre semble aussi dangereuse que perdue…

Jouant avec les codes, Noelle Stevenson construit de beaux portraits qui entre en relation avec sensibilité et humour. Dédiée à “toutes les filles-monstres”, “Nimona” est une épopée épique, mais pas que. Cette fable peut aussi se comprendre comme une ode à l’amitié et à a la différence. C’est une oeuvre “d’entertainement”, inclassable et très mature.

Le principe me plaît vraiment, et j’accrocherais volontiers, si le graphisme ne me posait autant de problèmes. Malheureusement, je n’arrive pas à accrocher au dessin de Noelle Stevenson. Je n’affirme pas que son trait est nul, juste qu’il ne me correspond pas. Trop “simple” ou “direct” pour moi, ce trait épuré cadre mal avec ce que j’attends de son univers. Pas d’inquiétude, vu le succès outre-Atlantique de la miss, je ne doute pas qu’elle trouvera un public, qui saura apprécier bien mieux que moi.