Il y a urgence : Ryad manque de bourreaux pour exécuter les peines de mort par décapitation. Huit postes de bourreaux sont donc à pourvoir. Ce qui tend à montrer que le pôle emploi de la décapitation n'est guère encombré, et sans doute parce qu'il n'existe pas d'armée de réserve en la matière. Mieux, précise le communiqué de l'employeur, le ministère du Service public, pour manier le sabre, pratiquer l'amputation pour vol, flageller, les candidats sont " exemptés de qualification " et " d'expérience ". Leur formation se fera donc sur le tas comme chez l' " Etat islamique " (EI) qui a désormais une longueur d'avance sur son maître saoudien. Ajoutons que la préférence nationale est automatique puisque le futur bourreau dispose d'un statut de fonctionnaire, donc d'un emploi sûr, un vrai CDI quoi ! Et même s'il débute au plus bas de l'échelle des salaires - c'est ce que précise l'offre - il s'agit d'un emploi, certes sanglant, mais pas à plein temps. Entre deux décapitations ou deux séries de coups de fouet, le bourreau - l'exécuteur des sentences de la loi islamique (chariâa) en arabe -a largement le temps de se reposer, voire de consulter un psy au cas où la vue des têtes séparées des corps l'empêche de dormir. Rien à voir avec l'ouvrier du bâtiment ou des puits de pétrole qui travaille à moins de 50 degrés au soleil par temps clément.
85 personnes décapités depuis le début de l'année
Une chose est sûre, dans ce pays gouverné par les obligés théocratiquo-féodaux de Washington, 85 personnes ont été décapités depuis le début de l'année. D'ailleurs, le jour où François Hollande a foulé le sol saoudien, cinq personnes ont été décapitées. En guise de bienvenue pour le chef de l'Etat français qui a fait mine d'ignorer cette exécution et la série de coups de fouets administrés au rythme de 50 par semaine au jeune Raif Badaoui condamné à 1000 coups de fouet pour le seul motif, écrit-il de sa prison, d'avoir " osé parler librement " ? D'ailleurs le 29 mai, à l'invitation d'Amnesty international, son épouse Ensaf Haidar (réfugiée au Canada) animera une conférence de presse où elle " parlera de la situation de son mari, Raif Badawi mais aussi des multiples violations des droits de l'homme en Arabie saoudite " où le simple fait de questionner la religion, parler du roi ou remettre en cause le système établi peut vous envoyer en prison " indique le communiqué d'Amnesty.