Jour après jour, préparer au mieux, réparer au mieux, faire du vide avec du trop plein, s'enthousiasmer puis revenir à un état latent.
Pas à pas, je fais, tout de même un peu. Je sais pourtant que d'un coup l'adrénaline viendra et me suffoquera presque car ce ne sera pas forcément l'excitation voulue. Préparer au mieux ce lieu de trop plein.
En ce moment, je prépare, je me prépare et j'attends des bulles d'air. Alors revoir L. après quelques années sans une bonne discussion de visu, c'est à prendre, à déguster jusqu'à la lie. Car je sais son amitié entière, il ne prend pas de pincettes, il remets à flots avec des paroles, déstabilise juste ce qu'il faut. Lui qui me parlait de Camus bien avant que je le lise avec plaisir (mauvais souvenir de la peste), lui qui débattait du premier homme, de Jonas et de Sisyphe. Nous nous retrouvons à côté du dernier.
La vie a besoin de ces moments où l'on remet carte sur table et où l'on découvre que, non, la pierre ne tombera pas de l'autre côté et qu'il y a des paliers pour se reposer, jusqu'à attendre ce projet de vie.