Delphine et Patrick nous ont invité pour fêter en beauté la naissance de la petite Anna. Même si elle ne s'est pas mise à table avec nous, elle nous a tenu compagnie durant tout le repas, n'hésitant pas à nous faire une improvisation vocale entre les différents plats sous le regard attendri de ses parents.
Avec des gougères ...
et du jambon cru local...
... une bulle ! Le nez expressif entre brioche toastée et noisette grillée ne laissent guère de doute sur le cépage dominant voire unique (Chardonnay, of course). La bouche est tendue sans être stricte, avec des bulles délicates et une belle intensité aromatique. La finale est sèche et nette, avec un côté salin/minéral bien marqué. Un vin racé !
Pas surpris que ce soit la Colline inspirée de Lassaigne. Je l'ai bu à plusieurs reprises dans des salons et j'ai été impressioné à chaque fois (d'autant qu'il est servi en dernier chez le producteur, dominant d'une bonne tête les autres cuvées).
Pour démarrer le repas pour de vrai, une panacotta d'asperges et salade de bulots et crevettes (inspiré d'une recette parue dans le Thuriès de mars 2015). Un plat très doux en bouche, avec juste ce qu'il faut d'asperge, et surtout de très bons bulots (achetés tel quels chez le poissonnier). Habituellement, je déteste ça, ayant l'impression de manger du caoutchouc. Bref, une très belle entrée (dans tous les sens du terme).
Le vin suivant a un nez sur le zeste d'agrume, la citronnelle, et une pointe de bourgeon de cassis. La bouche est ample, pure, avec une matière dense et fraîche. La finale mâchue/caillouteuse nous emmène du côté de Chavignol. Boulay ? Eh oui : Sancerre Monts damnés 2008 de Gérard Boulay.
Le plat suivant est plein de surprises : contrastes chaud/froid, doux/acide, croquant/fondant. Et une utilisation pas banale de la fraise et de la rhubarbe avec le foie gras. J'avais déjà fait le mariage foie gras/rhubarbe, mais sans la fraise. J'avais trouvé ça extra. Ben là aussi ;-)
Le vin qui l'accompagnait avait comme par hasard un nez sur la fraise confite, mais aussi l'ananas, le coing. La bouche est riche, moelleuse, équilibrée par une très belle acidité. La finale aux nobles amers évoque la truffe et le coing. Très joli. Certains d'entre nous étaient allés chez le producteur la veille : Vouvray le Mont demi-sec 2008 de Huet.
Zou, on passe au rouge...
Avec de l'agneau rôti et une purée aux olives noires...
... un vin à la robe rouge sombre, légèrement évoluée. Son nez évoque le cuir, les fruits noirs, relevés par une fraîcheur mentholée. La bouche est droite, tendue, enrobée par une matière ronde et veloutée, d'une grande intensité aromatique, avec toujours cette grande fraîcheur. La finale est épicée et mentholée, sans aucune dureté. Un très beau vin qui se marie avec un bien joli plat. On se régale avec cette Grande cuvée 2005 du Mas Laval (qui contient un peu de Cabernet Franc et de Mourvèdre dans l'assemblage).
Vache, brebis...
... et chèvre
Là aussi, la robe est évoluée, mais moins sombre et profonde que le vin précédent. Le nez évoque le sous-bois et la framboise. La bouche est aérienne, tendue par une fine acidité, harmonieuse et élégante. La finale évoque l'âtre de cheminée et la terre fraîchement retournée. Ca pinote pas mal. Normal : c'est un Côtes du Jura 2008 du Château d'Arlay.
Le dessert est un crémeux au citron recouvert d'un coulis de framboise (et de quelques noisettes grillées). C'est donc très rafraîchissant et pas du tout pesant en cette fin de repas. On pourrait en reprendre une nouvelle assiette ;-)
Le vin non plus n'est pas pesant. Son nez est sur la mangue et le safran, avec une petite touche de truffe. La bouche est riche, moelleuse, mais tonifiée et rafraîchie par l'acidité du Petit manseng. La finale est aussi sur la mangue, avec une pointe d'épices. C'est un Jurançon Au Capceu 2011 de Camin Larredya.
Merci au cuistot pour ce remarquable repas !!!