mon oncle d'Amérique

Publié le 21 mai 2015 par Dubruel

Mes 300 textes, écrits d'après les nouvelles de Maupassant, sont disponibles en e-books sur le site " Amazon-Kindle " Sous le titre : " Que des bonnes petites histoires !"

d'après MON ONCLE JULES de Maupassant

Chaque dimanche, en voyant Entrer au port le grand navire Qui revenait des Amériques, Mon père, dans un demi-soupir, Prononçait : " Et si Jules était là-dedans, Ce serait une surprise magnifique ! "

Mon oncle Jules, invétéré noceur Avait mangé tout l'argent De mes grands-parents. On l'avait expédié Au-delà de l'Océan. C'est ainsi que, dans le temps, on se séparait De tels viveurs.

Là-bas, Jules avait ouvert un restaurant. Il comptait rembourser ses parents Mais il n'y parvint jamais. Il leur avait écrit pourtant : Quand je rentrerai À Etretat, Votre situation changera.

Alors les dimanches, au port, Dès qu'un passager du bord Agitait son mouchoir, On s'attendait à le voir.

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Quand ma sœur s'est fiancée, Mes parents ont organisé Un petit voyage à Jersey. Sur le bateau, mon père Eut l'attention attirée Par un matelot en guenilles Qui vendait des crabes et des étrilles. Un instant, il le regarda faire Puis il a murmuré :

-" C'est singulier Comme cet homme ressemble à Jules. "

Ma mère, interdite, lui demanda : -" Quel Jules ? "

Mon père précisa : -" Mais,...mon frère, voyons ! ...Va te renseigner S'il te plait Mais surtout ne commets pas d'impair ! "

Le capitaine raconta à ma mère :

-" Quand j'ai trouvé ce français À New-York l'an dernier, C'était un vagabond, un miséreux. Il m'a pourtant dit Qu'il avait fait fortune là-bas. Il m'a dit aussi Qu'il avait de la famille au Havre Mais ne voulait pas y retourner Car il leur devait beaucoup trop d'argent. "

-" Ah !...fort bien. Cela ne m'étonne pas ! " Répondit ma mère.

Elle descendit à terre Et nous confirma : -" C'est Jules ! J'ai toujours pensé Que ce voleur nous retomberait sur le dos ! "

Pour ne pas le rencontrer à notre retour de Jersey, Nous sommes rentrés sur le bateau d'une autre ligne, qui nous a débarqué à Saint-Malo.

Depuis, je n'ai jamais revu le frère de mon père.