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CANNABIS: A l'adolescence, il bouleverse le cerveau, la puberté et la croissance – 17th European Congress of Endocrinology

Publié le 21 mai 2015 par Santelog @santelog

Fumer du cannabis à l’adolescence a principalement été associé à des effets sur la structure même du cerveau -encore en développement- et à des conséquences néfastes sur les fonctions cognitives. Cette étude surprenante, présentée au Congrès de la Société Européenne d’Endocrinologie suggère 2 nouveaux effets, une puberté précoce et des poussées irrégulières de croissance pouvant mener à une taille plus réduite à l‘âge adulte. Des associations certes, mais qui trouvent ici une explication, basée sur le stress.

CANNABIS: A l'adolescence, il bouleverse le cerveau, la puberté et la croissance – 17th European Congress of Endocrinology
Plus d’hormones  » de puberté « , moins d’hormones de croissance : Ces scientifiques de l’Université Rawalpindi au Pakistan ont étudié les niveaux de certaines hormones impliquées dans la croissance et la puberté, dans le sang de 220 jeunes non-fumeurs et 217 usagers réguliers de cannabis. Ils montrent que chez les fumeurs de cannabis,

·   les niveaux d’hormones liées à la puberté comme la testostérone et l’hormone lutéinisante (LH) sont augmentés,

·   qu’en revanche, les niveaux d’hormone de croissance sont réduits.

·   les fumeurs de cannabis ont un poids inférieur de 4 kg et une taille inférieure de plus de 10 cm vs les jeunes non-fumeurs.

·   les niveaux de l’hormone du stress, le cortisol, évalués chez 10 fumeurs de cannabis réguliers sont significativement plus élevés que chez les non-fumeurs.

Cannabis, stress et conséquences ? Les auteurs expliquent que l’usage du cannabis pourrait provoquer une réaction de stress qui stimule le développement de la puberté, mais perturbe la croissance. Cependant, il s’agit d’une association et l’on peut tout aussi bien l’interpréter par un usage plus fréquent du cannabis chez des jeunes plus stressés ou par l’influence d’autres facteurs environnementaux associés à l’usage du cannabis.

Mais alors que le cannabis est la substance la plus largement disponible en Europe, que plus de 80 millions d’Européens en ont consommé au moins une fois dans leur vie, que la plus forte prévalence de l’usage est retrouvée chez les jeunes de 15 à 24 ans, cette association avec une taille et un poids réduits, devrait être prise en compte.

Quant à la puberté précoce, elle va également de pair avec des expérimentations et des comportements à risques plus précoces aussi. L’association peut donc également s’expliquer par le fait que des jeunes plus matures fassent plus fréquemment l’expérimentation du cannabis.

Des données vont dans le sens de l’interprétation des auteurs. Des études animales ont montré que la progression de la puberté peut être modifiée sous certaines conditions de stress et que le taux de croissance est affecté par des concentrations plus élevées de cortisol, un marqueur de la réactivité au stress.

L’usage de drogues –écrivent les auteurs- peut provoquer des réactions de stress, qui peuvent altérer le développement de la puberté et affecter le taux de croissance. Ils montrent en effet ici que la consommation aiguë de cannabis entraine une hausse significative des concentrations salivaires de cortisol. En conclusion, l’utilisation de la marijuana peut provoquer des réactions de stress favorisant le développement de la puberté et la réduction des taux de croissance.

Petit rappel sur les effets du cannabis sur le cerveau à l’adolescence : De nombreuses études ont documenté les effets d’une consommation régulière de cannabis à l’adolescence, alors que le cerveau est toujours en développement et son empreinte sur la forme et le volume des zones cérébrales impliquées dans la récompense, le plaisir et les émotions, mais également dans la mémoire, l’apprentissage et la prise de décision. On peut également citer cette méta-analyse des US National Institues of Health (NIH) publiée dans le New England Journal of Medicine sur les effets néfastes du cannabis. Cette analyse de la littérature scientifique, qui précise que parmi les effets néfastes évoqués, nombreux sont ceux qui restent à valider, mais rappelle néanmoins la vulnérabilité du cerveau à l’adolescence et que fumer du cannabis à l’adolescence réduit le QI à vie.

Source: Endocrine Abstracts (2015) DOI:10.1530/endoabs.37.GP.08.08 Evidence of stimulation of pubertal development and suppression of growth rate in boys smoking marijuana in cigarettes

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