Les études PISA (études qui ont lieu tous les 3 ans sur des élèves de 15 ans) sont analysées de travers. La ministre explique que les élèves ont des moins bons résultats en 2012 qu’en 2000 (première année de l’étude sans repère ni correctif)… et c’est vrai… mais oublie de dire que l’étude montre que les élèves progressent actuellement depuis 2006 (année la pire pour les élèves français). Mais quand on analyse les résultats des élèves de 15 ans, c’est leur scolarité des 4 dernières années, voir un peu plus, que l’on regarde… PISA 2000 : réforme Bayrou en 1995. PISA 2003 : Réforme Allègre 1997 PISA 2006 : Réforme Lang en 2000. PISA 2009 : Réforme Darcos depuis 2002. PISA 2012 : Réforme Fillon/De Robien/Darcos.
Et il est spécifié dans le rapport 2012 « les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006″ soit suite aux réformes socialistes… mais qui en parle ?
Donc en résumé la plus grosse catastrophe PISA est suite à la mise en place pour les élèves des réformes socialistes et depuis les scores vont en s’améliorant doucement. En fait les scores s’améliorent pour les bons élèves et il y a de plus en plus d’échec scolaire. Doit-on tout mettre sur le dos de l’école ? Evidemment que non, c’est la politique globale de la ville en France qui est une des causes de tout cela. Mais curieusement personne n’en parle, on ne veut pas dire que d’autres causes puissent être responsables des problèmes des élèves. C’est à l’école de tout faire mais surtout à l’école de ne pas montrer les inégalités et comme il est plus simple de descendre le niveau que de le monter on va s’en donner à coeur joie.
Etape 1 la réforme de l’école avec la réforme inutile et néfaste des rythmes scolaires. Des enfants en difficulté n’ont pas accès à des activités culturelles et sportives ? La politique de la ville pourrait aider, on pourrait laisser les villes le faire, mais non c’est l’école qui va gérer… activités de base pour tous et c’est bien ce sont les villes qui vont payer et si en plus ça peut empêcher les activités que les méchants nantis pouvaient se payer c’est encore plus une aubaine. Comment faire passer la pilule ? Et bien PISA ! Dans les autres pays ils sont à un autre rythme que nous et ont des meilleures notes donc on va faire pareil. C’est un raisonnement aussi stupide que de se dire que les voitures qui sont rouges vont plus vite donc peignons les voitures en rouge pour qu’elles aillent plus vite. On pourrait aussi regarder plus finement et se dire que les autres pays ont une autonomie dans les programmes, un recrutement des enseignants différents, un statut des directeurs d’écoles différents, une politique sociale différente… mais c’est trop compliqué alors hop on impose une réforme ridicule sans s’attaquer au reste, on repeint la voiture sans regarder le moteur.
Etape 2 le collège : des enfants arrivent à faire du latin, du grec, des classes bilingues… Cessons tout cela. un peu de latin pour tous et des langues dès le primaire enseignées par des enseignants de primaire qui ne sont pas spécialisés… trop compliqué et sensible de revoir le statut des enseignants du secondaire pour les envoyer chez les « petits ». Tant pis ça fait plaisir aux parents, on leur fait croire que les enfants seront bilingues en 6eme… Mais la ministre dit que rien ne va changer… alors regardons ce qui pour elle est pareil.
Actuellement l’enseignement du latin et du grec c’est 2h par semaine en 5e, 3h en 4e et 3h en 3e. Avec la réforme cela devient 1 des 8 enseignements pratiques pluridisciplinaires qui doit être proposé aux élèves à raison de 1 à 2 heures par semaine sachant que dans l’année il doit y avoir au moins 2 enseignements de réalisés parmi les 8 et à la fin de la 3e, 6 sur les 8 proposés. Plus clairement, il ne sera possible de faire du latin qu’un semestre à raison de 1 à 2 h par semaine non pas chaque année mais en tout et pour tout pour les années de 5, 4ème et 3ème. Et avec 1h de latin (oups, plus de latin mais de « langue et culture de l’antiquité ») pendant 6 mois on va faire autant qu’avec un prof de latin pendant 3 ans avec 2 à 3h par semaine ??? A coté de cela, pour ceux qui veulent du latin ou du grec, le ministère dans sa grande bonté prévoit de permettre une dotation horaire spécifique, aux établissements qui le souhaitent, d’une h par semaine en 5ème et de deux heures par semaine en 4ème et 3eme… donc au final, l’enseignement de latin et de grec perd une heure par semaine au minimum dans tous les établissements… Mais c’est pour le bien des élèves… enfin d’après la ministre. Et puis après tout, nous ne sommes pas notés sur le latin et le grec dans les études PISA…
Et l’accompagnement des élèves, la grande mesure phare de cette réforme ? Il y avait des heures de suivi personnalisé des élèves en primaire dans la réforme Darcos, mais elles ont été supprimées, dommage c’était justement ce qui était plébiscité dans les conseils d’école. Pas grave, on les enlève dans les écoles, là où justement il est encore temps d’aider les enfants avant d’avoir les des lacunes pour les mettre au collège où les enfants en difficulté commencent à bien nager et couler… car oui on oublie ce détail, au bout d’un moment les enfants passent en 6eme quoi qu’il arrive, surtout qu’il ne faut plus redoubler. Combien de parents d’élèves ont été effarés d’entendre des conseils de passage dire qu’un élève doit passer mais va couler en 6eme… Et bien pour eux, mais pas que pour eux car il en faut pour tous et donc donner moins à tout le monde pour ne pas donner plus à ceux qui ont moins ou plus à ceux qui ont plus, et bien il va y avoir 1h ou 2 « d’accompagnement personnalisé » fait par tous les enseignants donc indifféremment par les professeurs de mathématiques, sports, langue, etc. Evidemment ce ne sera pas des tous petits groupes car il faut bien gérer le groupe classe et les salles du collège, donc ce sera des groupes non définis qui seront laissés à l’appréciation des collèges, la ministre se contente de dire qu’il en faut 1h à 2h par semaine à partir de la 5e et le double en 6e. Actuellement les programmes prévoient « 2h hebdomadaires par classe d’aide aux élèves et accompagnement de leur travail personnel »… Mince ça existerait déjà ?
Bref une réforme qui évite les vrais sujets : Mettre les enseignants les plus compétents face aux élèves les plus en difficultés, donner une autonomie aux collèges, assurer les fondamentaux et permettre l’excellence… Mais non c’est trop risqué. Et surtout une réforme qui oublie de traiter le problème dans sa globalité. L’echec scolaire n’a pas comme solution la seule école et des programmes de collège et des heures dispersées. L’échec scolaire demande une vraie politique, des moyens… et tant qu’à se comparer aux autres pays, si on regardait tous les critères qui nous séparent des meilleurs et si on osait parler de tous et les modifier tous… Mais là il faut un courage politique bien supérieur.