Une opération de police était en cours mercredi, en
début d'après-midi, à Bujumbura, pour tenter de disperser plus d'un
millier de manifestants hostiles au président Pierre Nkurunziza.
Des tirs nourris, parfois en courtes rafales, étaient audibles
mercredi 20 mai en provenance du quartier contestataire de Musaga, dans
la périphérie est de la capitale, où des journalistes, dont celui de
l'AFP, ont été menacés verbalement par des policiers et forcés de
quitter momentanément les lieux.
Toute la matinée, les manifestants y ont affronté à coups de pierre
les policiers, arrivés en nombre aux premières heures de la journée. Les
forces de l'ordre ont d'abord riposté par des tirs en l'air, puis
parfois par des tirs au jugé, au niveau du sol et à hauteur d'homme.
Les policiers ont été repoussés à la périphérie de Musaga par des
manifestants, exultant et reprenant en choeur l'hymne national
burundais. Les policiers sont revenus en force peu après et ont pu de
nouveau y pénétrer, empruntant parfois des ruelles adjacentes, où ils
progressaient sous des pluies de pierres des protestataires.
"Quittez le quartier, sinon nous allons vous fusiller avec les manifestants!"
"Quittez le quartier, sinon nous allons vous fusiller avec les
manifestants !", a lancé un général de police à des journalistes sur
place, qui ont dû quitter les lieux. "Si vous ne quittez pas, on vous
enterrera ici", a également menacé son adjoint. "Vous ne pouvez plus
rentrer, il y a une opération de police en cours", a expliqué un autre
policier.
Malgré ces menaces, les journalistes ont ensuite pu pénétrer de
nouveau dans Musaga. Les principales rues étaient désertes, avec
d'innombrables cailloux jonchant la chaussée, et les habitants étaient
cloitrés chez eux. De nombreux tirs étaient audibles dans tout le
quartier. Depuis les ruelles adjacentes, de petits groupes de
manifestants continuaient de harceler à coups de pierres les policiers,
qui ripostaient par des tirs au coup par coup ou en courte rafale.
Source : JeuneAfrique