CUUSHE – Night Lines EP

Publié le 20 mai 2015 par Le Limonadier @LeLimonadier

Nous allons vous parler aujourd’hui de la chanteuse japonaise Mayuko Hitotsuyanagi, alias CUUSHE, nous avions découvert son existence grâce à un simple dessin.

En effet, depuis la fin annoncée il y a quelques mois du Studio Ghibli, certains d’entre nous sont légèrement sensibles dès que le sujet : “créatures magiques dans les forêts fantômes de légendes japonaises” est abordé. La nostalgie de ces histoires animées ressurgit d’autant plus facilement alors que l’existence artistique de leurs deux principaux créateurs (Hayao Miyazaki et Isao Takahata) touche bientôt à sa fin, si ce n’est pas déjà le cas.

On tombe donc sur cette pochette de disque, réalisée par l’artiste Yoko Kuno :

Petits personnages étranges aux yeux remplis de larmes dans une procession funeste au sein d’un buisson que l’on imagine être celui au fond du jardin, juste là… Vous vous en doutez, notre cerveau n’a eu besoin de ne faire qu’un tour pour arriver pile devant la zone qui envoie des informations aux sentiments et aux souvenirs. Donc on se précipite dessus. Comme dans un magasin avec de beaux vinyles que l’on a très envie d’acheter… Sauf que belles images ne signifient pas toujours belles musiques…

Alors que là, si. D’autant plus que l’artiste œuvre dans une électro pop soyeuse et un peu triste, ce qui fait battre encore plus vite nos petits cœurs prévisibles. Derrière cette belle image se cache donc le dernier EP de CUUSHE, intitulé Night Lines et sorti sur le label japonais Flau le 7 avril 2015.

Et voilà le premier titre du disque, “Tie”, contenant des synthétiseurs, une voix féminine, des beats downtempo et du spleen aérien : une recette traditionnelle qui fonctionne ici un peu beaucoup passionnément. Réalisé par la vidéaste londonienne Natalia Stuyk, le clip est également très joliment assemblé, comme un fond d’écran Windows qui développerait une intelligence artificielle afin de communiquer via des formes subtiles :

Vous l’avez remarqué, contrairement à ce que l’artwork et l’origine de la chanteuse pourraient le faire penser, on ne trouve quasiment aucune sonorité « asiatique » dans la musique de CUUSHE. De sa voix jusqu’aux productions : les références se situent plutôt du côté de l’occident et de ses égéries pop synthétiques et mélancoliques. Il est utile de préciser que l’artiste s’était exilée à Berlin pour la confection de son dernier album en date, Butterfly Case (sorti en 2013). Et le rythme plutôt “uptempo” généré par la ville et ses clubs a clairement contaminé sa musique, qui était jusqu’à présent assez minimaliste, lente et un peu déconstruite.

Bon, vous ne trouverez pas vraiment de deep house dans cet EP, mais elle est parvenue à conserver son talent pour la lenteur contemplative, pour aller à l’essentiel avec des chansons bizarroïdes et rythmées, qui donnent envie d’y revenir. Ce qui fait d’ailleurs un peu défaut sur son album précédent Butterfly Case, où l’on trouve parfois des redites ou des choses un peu moins pertinentes (malgré de beaux moments).

En seulement 4 titres et 3 remix bien sentis par les très bons Populous, Dntel et Nite Jewels (notre remix préféré !), la demoiselle nous emmène dans son pays enchanté en chantant de manière assez atypique, entre lyrisme des effets et mots presque ravalés. Rien de très original, on le répète, mais TOUT de beau.

Il est temps de s’écouter Night Line dans son intégralité :

 

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