Le lien précédent ayant tendance à être capricieux, il apparait et disparait, alternat entre la reproduction de la dite lettre et une page non trouvée, je fais un deuxième article, reproduisant le contenu de cette lettre.
Article d'autant plus n"cessaire que les médias ne tiendront compte que des "échauffourées" qui se sont produites durant la visite, excluant totalement le contexte ainsi qu'évitant de parlker de cette lettre ou il était expréssement demander au trio Dati, Fillon, Darcos, de ne pas se montrer.
De là à déduire que ces 3 là ont instrumentalisé un chahut prévisible, au moment ou Sarkozy se veut le nouveau Jules Ferry, il n'y a qu'un pas. Que je franchis allègrement.
Présence non désirée, appel à la grève, et ils viennnnet quand même, caméras embedded et CRS à l'appui, cela ressemble fortement à une provocation, non ?
La lettre de Paul Bert
Madame et Messieurs les Ministres vous n'êtes pas les bienvenus
Nous avons appris votre présence au Lycée Paul Bert (Paris XIVe) le lundi 2 juin au matin
dans le cadre de la prévention des conduites à risques chez les adolescents.
Si cette action nécessite vraiment votre venue dans notre établissement, nous sommes tout
d'abord étonnés de l'absence de Madame Bachelot, Ministre de la Santé, dans la mesure où
dans notre conception de l'éducation, aux yeux des citoyens que nous sommes, ce problème
nous paraît relever principalement de son ministère. Le décalage manifeste entre la dimension
scientifique du travail entrepris au lycée Paul Bert sur l'addiction et l'opération de
communication politique parachutée dans ce même établissement suscite la méfiance de
l'ensemble de la communauté éducative.
Par ailleurs notre établissement accueille de nombreux élèves qui ont besoin de travailler dans
un climat de sérénité. Or le fonctionnement de la cité scolaire se trouve fortement perturbé par
tous les préparatifs qui entourent cet évènement.
Enfin, alors que dans nos demandes quotidiennes ainsi que dans le mouvement de la
communauté éducative qui se poursuit depuis plusieurs mois, nous ne cessons de demander
des moyens pour lutter à la fois contre l'échec scolaire et contre ces comportements à risques,
le gouvernement dont vous êtes les représentants refuse de nous entendre. Depuis des années
en effet nous réclamons pour assurer la réussite de tous les élèves l'amélioration de leurs
conditions d'études : plus d'encadrement tant pédagogique qu'éducatif, des équipes stables
d'enseignants qui puissent se concerter et travailler dans la durée, un personnel médico-social
en nombre suffisant capable de mener une politique de prévention ainsi que des moyens
matériels correspondants.
Cependant, alors que la situation de notre établissement se dégrade (baisse constante des
moyens, incohérence des directives....), vous nous répondez par une dotation horaire
amputée, des heures supplémentaires qui alourdissent la charge de travail des enseignants, des
professeurs écartelés entre plusieurs établissements et la suppression des postes de
surveillants.
Attachés à une Éducation Nationale de qualité qui réponde aux réels besoins des élèves, nous
sommes lassés des effets d'annonce et des discours de politique spectacle.
C'est pourquoi nous considérons votre venue et sa mise en scène comme une provocation, dont nous refusons d'être les complices."