Un remerciement et le rappel de la réussite d'un projet permettraient de fidéliser les donateurs et, ainsi, permettre à d'autres projets de se développer.
Ce sont les petites choses qui parfois font la différence sur les campagnes de crowdfunding. Si pour les chercheurs de l’université de Jerusalem, l’importance est donnée à la personnalité même du porteur du projet, pour ceux de Georgia Tech, ce serait le lexique lui-même qui serait décisif. Deux chercheurs de Standford ont quant à eux mis en avant qu'un simple remerciement ou même un retour sur la réussite d'un projet que l'on doit à la communauté pourrait permettre de « fidéliser » les donateurs et de les pousser à donner de nouveau. Si le principe de remercier semble appartenir au sens commun, les chercheurs ont pu prouver grâce à l'analyse de données que le fait d'envoyer un « feedback » permettait au donateur d'avoir un retour positif sur l'expérience et d'être plus à même de la retenter.
Et pour en venir à une telle conclusion, les deux chercheurs, Jure Leskovec et Tim Althoff, ont analysé les données anonymes issues du site de crowdfunding Donorschoose.org qui permet au personnel encadrant d'une école de lever des fonds pour des projets scolaires. Ils ont ainsi découvert dans un premier temps que 3/4 des donateurs ne donnaient qu'une seule fois, 26 % une seconde et seulement 1 % cinq fois. Si évidemment, la réussite du projet entre particulièrement en jeu dans la volonté de reparticiper, il a été constaté que les projets où l'instigateur envoyait une note de remerciement étaient ceux qui étaient le plus à l'origine d'un taux de rétention des donateurs. Et plus particulièrement, les auteurs de l'étude expliquent que la rétention était d'autant plus visible dans les cas où ce remerciement était effectué dans les premières heures qui suivent l'aboutissement du projet.
Pour Tim Althoff, cette nécessité de fidéliser les donateurs est particulièrement importante : « l'accroissement du nombre de donateurs réguliers a un effet multiplicateur, car on constate que ceux-ci sont plus à même de donner plus les fois suivantes et de recruter d'autres donateurs ». Il encourage d'ailleurs les instigateurs de ce type de projet de crowdfunding de « programmer » avant même la publication du projet des « cartes de remerciement » interactives dans une volonté de productivité.
Autre élément à prendre en compte pour les chercheurs : les projets les plus modestes semblent être ceux qui attirent le plus les donateurs réguliers. Cela va dans le sens d'une autre étude, cette fois en provenance de l'université de Warwick, dont nous parlions en octobre dernier et qui montrait que demander un somme plus minime attirait plus de dons sur les sites de crowfunding consacrés aux associations et œuvres caritatives.