Le Bourdon-coucou, Bombus (Psythirus) vestalis

Publié le 29 avril 2008 par Geeko

Comme si l'identification des bourdons n'était pas assez compliquée entre les différentes espèces (et sous-espèces !), il se trouve que plusieurs espèces ont évolué de façon particulière : ils parasitent les nids d'autres espèces. Psythirus vestalis (ou Bombus vestalis, Geoffroy 1785) est le bourdon-coucou de Bombus terrestris. Il lui ressemble beaucoup et c'est normal, les bourdons-coucous présentent des colorations proches des espèces qu'ils parasitent.... Mais ils s'en distinguent par un critère morphologique essentiel : ils ne récoltent pas de pollen et ne possèdent pas de "corbeille" à pollen (ou "corbicule") sur les tibias. Pas facile à voir... Et les bourdons eux-même s'y trompent, forcément. Les photos présentées sur cette page montrent une femelle.

Tout comme B. terrestris est très difficile à différencier de B. lucorum (et des espèces proches comme B. cryptarum et B. magnus), son espèce coucou P. vestalis est assez difficile à différencier de P. bohemicus, qui lui s'attaque aux nids de B. lucorum. Les femelles sont cependant légèrement plus grandes, et l'extrémité de l'abdomen est plus noir. Une autre caractéristique des bourdons-coucous est qu'ils possèdent moins de soies que les "vrais" bourdons. Ils paraissent donc moins hirsutes, leur "fourrure" étant plus courte et plus dense. Leurs ailes sont également légèrement plus foncées. Ces critères sont cependant assez difficiles à utiliser sur le terrain. Le bourdon-coucou Psythisrus vestalis pond ses oeufs exclusivement dans les nids de Bombus terrestris.

Il n'y a pas de reine ou d'ouvrières ; les individus sont soit mâles, soit femelles, et leur seul rôle est la reproduction. Les mâles fécondent les femelles, et les femelles, élevées par les ouvrières de Bombus terrestris, iront chacune rechercher une autre colonie de B. terrestris à la fin du printemps suivant pour y déposer leurs oeufs.

La prise de pouvoir peut s'effectuer de deux façons différentes. Soit la femelle P. vestalis pénètre dans un nid de B. terrestris, attaque la reine et la tue en la piquant avec son dard puis la remplace, soit elle attend plusieurs jours dans la colonie jusqu'à ce que son odeur soit celle du nid, puis elle commence à pondre. Dans les deux cas, c'est le début du déclin de la colonie parasitée car les larves de P. vestalis consomment des ressources sans participer à son approvisionnement.

Les femelles de Psythirus vestalis sortent d'hibernation et s'envolent bien plus tard que les jeunes reines de Bombus terrestris. Elles ne sont observées qu'à partir du milieu du printemps ou au début de l'été.

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