Pauvreté, insécurité…obésité…Cette étude de l’Université de Montréal confirme la corrélation entre l’insécurité à l’école et familiale, le stress accumulé par l’enfant (ou charge allostatique) et l’obésité infantile. La victimation à l’école participe ainsi aussi au risque d’obésité, au même niveau que la sédentarité. Les conclusions, qui confirment la violence à l’école comme un facteur d’obésité chez les plus vulnérables et appellent à développer des interventions visant à préserver un climat de sécurité en milieu scolaire.
Le risque d’obésité vient donc s’ajouter à celui de troubles anxieux, persistant à vie, associé également à l’intimidation et la victimisation à l’école. » » Les jeunes vivant dans la pauvreté ont un risque accru d’obésité « , rappelle Tracie Barnett, auteur principal de l’étude et professeur à l’Université de Montréal, » et le sentiment d’insécurité et la victimation à l’école jouent un rôle clé dans la persistance de l’obésité « .
Les scientifiques ont analysé les données de 1.234 jeunes étudiants du secondaire, dont leur sentiment de sécurité à l’école, leurs expériences d’intimidation verbale, sociale ou physique, le milieu familial et leur mode de vie. L’analyse suggère que,
· les jeunes atteints d’obésité subissent davantage d’intimidation que les autres, ce qui peut accroître encore leur tendance à la prise de poids,
· la victimation est une source importante de sentiments d’insécurité chez les jeunes vivant dans une pauvreté chronique,
· chez les jeunes qui ont connu la pauvreté durant la petite enfance, le sentiment d’insécurité n’est pas forcément corrélé à l’intimidation mais s’explique le plus souvent par une perception de vulnérabilité, liée à l’accumulation de stress depuis l’enfance (ou charge allostatique),
· la transmission familiale du poids corporel et l’association de la pauvreté familiale et de comportements peu propices au maintien d’un poids de santé, viennent aussi expliquer l’obésité dans les familles les plus démunies.
Des pistes de réflexion qui soulignent la nécessité de tenir compte de facteurs environnementaux multiples et complexes dans la lutte contre l’obésité. Améliorer la sécurité des jeunes à l’école est une intervention parmi d’autres qui permet d’atténuer la relation entre la pauvreté et l’obésité. Les auteurs suggèrent ainsi la mise en œuvre de mesures ciblant directement la violence à l’école, les relations entre les jeunes et leurs enseignants afin de promouvoir un climat de respect et de tolérance en milieu scolaire.
Source: American Journal of Epidemiology 28 Avril 2015 doi: 10.1093/aje/kwv005 Poor, Unsafe and Overweight: The Role of Feeling Unsafe at School in Mediating the Association Between Poverty Exposure, Youth Screen Time, Physical Activity and Weight Status
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