Second film vu à Cannes sans y être- grâce à la même agence que pour le documentaire sur Sidney Lumet, "Volta à Terra" est présenté dans le cadre de la programmation cannoise de l’Acid, dont je parle assez régulièrement puisqu'elle met en avant des films indépendants qui au moment de leur sélection n'ont pas encore trouvé de distributeurs dans les salles françaises.
Concernant "Volta à Terra", ce problème a été vite résolu puisque quelques jours avant sa première projection cannoise, l'on a appris que l’excellente structure UFO distribution venait d’acquérir ce premier long d’un réalisateur portugais et devrait donc le sortir d’ici la fin de l’année.
"Volta à Terra" raconte l’histoire d’une communauté en voie de disparition : A Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l'immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Cette communauté d’agriculteurs qui pratiquent l’agriculture de subsistance dans un hameau montagnard du nord du Portugal, déserté du fait de l’immigration.
Entre l’évocation du passé et celle de leur avenir incertain, les 49 habitants nous font traverser quatre saisons, depuis la jachère hivernale jusqu’au retour des fils prodigues au mois d’août….
On le voit, le film présente un énorme mérite : celui de nous montrer un état des lieux d’une société agricole portugaise que l’on connait mal, de ce coté là des Pyrénées et de faire un portrait de personnes que l’on a très peu l’occasion de rencontrer dans notre vue de tous les jours.
Ce film fait écho à des documentaires récents sur l’agriculture tels que le documentaire sorti l'an passé " les chèvres de ma mère", ce qui prouve l’homogénéité du monde paysan européen, du en grande partie aux contraintes communautaires.
En effet, João Pedro Plácido ( aidé à la réalisation par Laurence Ferreira Barbosa que l’on connait pas mal en France, réalisatrice notamment d’Ordo ou des gens normaux n’ont rien d’exceptionnels) observe avec énormément d’acuité et de sensibilité cette vie dans ce hameau de 49 âmes, à travers les 4 saisons, de la jachère hivernale jusqu'à l'arrivée des fils prodigues au mois d'août.
On y suit particulièrement l’attachant Daniel, jeune berger en quête de l’âme sœur, et cet atermoiement sentimental donne une certaine poésie audocumentaire.
Malgré toutes ces qualités, "VolaA Terra" aura du mal à captiver le spectateur pas forcément passionné par le monde rural…la faute à un rythme trop lent et une caméra qui s’attarde un peu trop sur des détails du quotidien de ce monde rural( la découpe d’un cochon, les vaches qu’on ramène à l’étable…), aussi précieux soit il. On aurait aimé plus de poésie et de fantaisie pour transcender l’ordinaire.
Ces réserves étant émises, ce "Volta a Terra" reste un bien joli documentaire dépaysant et utile qui prouve une nouvelle fois à quel point le Festival de Cannes est une fenêtre ouverte sur notre monde contemporain.