Il y aura bientôt trente ans, le 29 mai, le drame du Heysel marquait un tournant dans l'histoire de la violence dans les stades. Ce soir-là, alors que la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions de football - ancêtre de la Ligue des Champions - oppose à Bruxelles, dans le stade du Heysel, Liverpool à la Juventus de Turin, le chaos s'empare des tribunes. Un mouvement de foule occasionné par une charge furieuse d'une partie des supporters du club anglais entraîne la mort de 39 personnes, en blesse 454 autres, pour certaines grièvement, essentiellement des Italiens venus supporter l'équipe turinoise. On ne reviendra pas sur la lourde responsabilité des autorités locales ni sur celle des instances du football européen, pas plus que sur la pertinence ou non de jouer le match dans un contexte pareil, mais le fait est que ce soir-là le visage grimaçant du hooliganisme s'invitait dans tous les foyers du monde par écrans interposés. On se souvient du bannissement des clubs anglais des compétitions européennes qui s'ensuivit, moins que la première à le demander fut Margaret Thatcher elle-même, alors premier ministre de Grande-Bretagne, comme le rappelle cet extrait de journal télévisé daté du lendemain de la tragédie…