Mais où sont passées les hirondelles : - 40 % en trente ans...

Publié le 18 mai 2015 par Blanchemanche
#hirondelles #migrations

Le printemps est déjà bien entamée et pourtant les hirondelles qui sont censées l'annoncer se font rares dans le ciel toulousain et ailleurs. Comme les martinets. Dans un milieu qui leur est de plus en plus hostile.
Les poètes et les amoureux de la nature ont beau lever les yeux au ciel, il est de plus en plus difficile d'apercevoir le vol syncopé des hirondelles ou des martinets et d'entendre leurs cris stridents dans le crépuscule toulousain. Même dans les campagnes, ces oiseaux migrateurs se font de plus en plus rares dans notre région et singulièrement en ce nouveau printemps.
Un phénomène inquiétant, qui en dit long sur notre environnement, mais qui n'est malheureusement pas nouveau.
«Le déclin des populations d'hirondelles et de martinets est prégnant depuis une trentaine d'années, à Toulouse comme ailleurs. Cela remonte au début des années 80, souligne-t-on à la Ligue de protection des oiseaux.
Selon les comptages, les hirondelles de fenêtres et les hirondelles rustiques, les deux espèces les plus courantes chez nous, ont vu leur population diminuer de 40 % en trente ans.
«Après avoir beaucoup baissé, on note maintenant une certaine stabilité des flux, mais nous n'avons pas récupéré les niveaux d'avant», précise Mathieu Horte.
Les raisons sont clairement identifiées. «Il y a d'abord la destruction des nids. La présence des hirondelles et leurs fientes sont de moins en moins tolérées par les hommes sous les toits de nos maisons et il y a aussi moins de granges occupées en zone rurale», note la Ligue de protection des oiseaux.
Les nouveaux bâtiments et les crépis plus lisses sont aussi moins propices à la nidification. Les nids, mélanges de paille et de terre, n'accrochent plus. Un sérieux handicap pour les hirondelles qui ont une tendance naturelle à venir réoccuper leurs abris des années précédentes.
Il y a encore la question de la nourriture. «La pollution, les pesticides utilisés dans l'agriculture détruisent le plancton aérien, les moucherons, les moustiques, et les hirondelles n'arrivent plus à se nourrir», constatent les spécialistes.
Il y a enfin les facteurs conjoncturels, en clair, la météo. Et cette année, la pluie du mois de mars, accompagnée par un air plus frais a refroidi les ardeurs migratoires. «Il faut un juste milieu, explique La ligue de protection des oiseaux.
Les hirondelles ont besoin d'eau et de boue pour bâtir leur nid. Une trop grande sécheresse est préjudiciable». Mine de rien, la grande migration du printemps est le fruit d'une sacrée mécanique. Une horlogerie de haute précision. Attention fragile.
La migration est en retard.
En général, c'est au début du mois de mars que les premières hirondelles, venues d'Afrique, pointent le bout de leurs becs dans nos contrées, après avoir traversé le grand désert saharien et la mer Méditerranée au bout de milliers de kilomètres de voyage.
Cette année, elles n'étaient pas nombreuses au rendez-vous.
«Elles sont arrivées un peu plus tard sur Toulouse, confirme Mathieu Horte de la Ligue de protection des oiseaux (LPO).
Quant aux martinets, ce sont des oiseaux migrateurs plus tardifs. Ils arrivent en principe début mai et repartent beaucoup plus tôt, dès le mois d'août, alors que les hirondelles peuvent attendre la fin septembre».
Hirondelles et martinets ne viennent pas ici en simples touristes, mais pour se reproduire et ça devient difficile. «Les martinets qui nichent sous les tuiles, ont besoin d'anfractuosités qui sont de plus en plus souvent bouchées», précise Mathieu Horte. Du coup, les migrateurs vont voir ailleurs...
Source © Gilles-R. Souillés / La depeche  

17 mai 2015

http://echelledejacob.blogspot.fr/2015/05/mais-ou-sont-passees-les-hirondelles-40.html