L'accord d'entreprise. Nicolas Sarkozy en a rêvé, Manuel Valls l'a fait ? L'entreprise devient une démocratie, elle fait ses lois. Celles de la République ne s'appliquent plus. (A la limite on fera une exception pour des droits fondamentaux.) Conséquence ? L'entreprise va mal, un accord d'entreprise souple sauve l'emploi. Elle gagne en compétitivité... Et coule ses concurrentes. De proche en proche, tout un secteur économique va réformer son droit social ?
M.Valls répond : il faut être "pragmatique". C'est-à-dire abandonner nos principes ? Et sauter dans l'inconnu ? Or, nouvel exemple de moment thucydidien ?, pragmatisme à un sens opposé.
Pragmatisme vient de "pragma", action. Le pragmatisme est le courant philosophique qui est
associé à la science et au changement. Son principe est qu’il n’y a pas d’idée
absolue, mais des « idées qui
marchent », c'est-à-dire qui améliorent le sort de l’humanité, dans
les conditions dans lesquelles elle se trouve à un instant donné. Et ces idées
doivent être, principe de la science, en cohérence avec ce qui a fait la preuve
de son efficacité. Surtout, le pragmatisme est "mélioriste". Il est mû par le désir de changer le monde, dans l'intérêt collectif, en mettant l'intelligence au service de l'action.
(Et si la société nous donnait au bon moment de bonnes idées : oui, il faut être pragmatique. Et s'il fallait, simplement, regarder dans le dictionnaire pour y trouver la marche à suivre ?)